Chapitre 63 : Une menace dans le vent (2)

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*Catalina*
Mon salon est bondé de personnes. Paolo est en train de parler à mes amis. Ken, Hakim, Idriss, Doums, Mo, Théo, Sacha, Em et Deen sont là. Dans l'incompréhension totale, je pose mon sac sur la table.

-Vous organisez des conventions ou quoi ? dis-je en ricanant.

Sacha s'est levée, visiblement assez énervée. Elle s'est rapprochée de moi.

-Pourquoi tu nous as pas dit que quelqu'un te menaçait ?

-Pardon ? hurla mon père tellement fort que j'ai eu l'impression que les murs tremblaient.

Comment je vais faire pour me sortir de ce bourbier ? Je ne supporte pas demander de l'aide lorsque j'ai un problème. J'aime le régler toute seule, comme une fille de 24 ans.

-Ne vous inquiétez pas, rétorquai-je. C'est juste des menaces dans le vent.

-Il fallait nous en parler, dit ma mère. On aurait pu t'aider.

-Ta mère a raison, putain, s'énerva Mo. C'est dangereux.

-Ce sont mes histoires, répondis-je. Je pense être assez grande pour pouvoir gérer tout ça.

-Lina, souffla Paolo. Tu n'es pas obligée de jouer tout le temps aux dures. C'est normal d'avoir besoin d'aide de temps en temps.

Mon ami marque un point. Mais j'ai toujours été habituée à la solitude. Je ne peux pas arriver vers quelqu'un pour lui supplier un coup de main. C'est hors de question. J'ai grandi presque seule, j'ai souvent été seule. Je n'ai jamais été douée avec la communication et encore moins avec les autres. Avoir des amis sincères, Ken et une famille supportrice, c'est nouveau pour moi.

-Qui ? demanda Ken, assis et le visage sombre. Qui t'envoies tout ça ?

Je reconnais bien cette expression. La haine a pris le dessus sur le corps du grec. Ses poings sont si serrés que ses veines ressortent, à limite de l'explosion. Il a la même expression qu'à Los Angeles, quand il m'avait parlé de Leila. Il a la même expression lorsque je lui ai dit que Camille le trompait.

-Je ne sais pas.

-Ne t'avise pas de protéger cette personne ! cria-t-il.

-Je te protège, toi. Ton état ne te permet pas une dispute ridicule à cause de moi.

De plus, je ne mens pas. Je n'ai aucune idée de qui se cache derrière les lettres colériques que je reçois.

-C'est moi qui suis censé te protéger !

-Tu fais un bon boulot, surtout quand tu m'as brisé le coeur.

-Dis celle qui a divulgué mon prénom dans son putain de livre.

J'ai ravalé tant de haine depuis l'accident de Ken qu'elle explose avec facilité. Ça fait deux semaines que je crie de l'intérieur. Je crie contre Ken, je crie contre moi-même, je crie contre le periph. Mais j'ai tout étouffé pour donner tout mon temps à Ken. Je n'ai même pas vu que ça me bouffait de l'intérieur.

-Et puis, merde, vous me faites chier, dis-je en claquant ma porte d'entrée.

*Ken*
Sacha est partie derrière Catalina. La situation me fatigue. Je ne veux plus me disputer avec elle. Mais on est tous les deux tellement rancunier et fier. Lorsqu'elle fait un pas vers moi, je recule de trois. C'est ça l'amour ; ça fait peur. Pourtant, je suis prêt à me jeter à ses pieds pour qu'elle me sauve. Peut-être que je devrais faire ça. Arrêter de poser des millions de questions et me lancer. Je suis en train de fumer sur le balcon quand François arrive.

-Elle va revenir, tu sais.

-Pourquoi elle ne me laisse pas l'aider ?

-Parce que tu as déjà eu cette opportunité et tu as trahis sa confiance. Elle a peur.

J'écrase mon mégot dans le cendrier et je m'en allume une autre.

-Vous avez besoin de temps pour digérer tout ce qu'il s'est passé en quelques mois, rajouta François.

-J'ai peur de lui apporter que des problèmes, avouai-je.

-C'est faux, mon garçon. Tu l'as tellement aidée. Grâce à toi, notre famille n'a jamais été aussi heureuse. Cata a tellement évolué depuis qu'elle vous a rencontrés.

Je souris face aux compliments de son père.

-Les rôles ont changé, dis-je en riant.

François a froncé les sourcils pour me faire comprendre qu'il ignore où je veux en venir.

-Il y a quelques mois, je venais vous aider et là c'est le contraire.

-Merci pour tes conseils, avoua le père de Lina.

Soudain, le téléphone de François a sonné et il a décroché. Il a repris son air menaçant, celui qui doit utiliser lorsqu'il fait des affaires. Par conséquent, il est rentré à l'intérieur. Émilie est entrée à son tour.

-Comment tu vas ? demanda-t-elle.

-Un peu mal au bras mais ça va.

-Il faut que je te parle de quelque chose.

La copine de mon pote a l'air drôlement inquiète. Elle n'ose pas me regarder dans les yeux.

-Catalina ne voulait pas divulguer ton prénom, expliqua Em. On en a parlé et je lui ai dit que ça lui ferait du bien. De toute manière, la presse était déjà au courant.

-Où tu veux en venir ?

-Ne lui en veux pas pour quelque chose dont je suis responsable.

-Je....

-Je n'ai pas terminé, me coupa-t-elle. Ne lui demande pas de choisir entre sa carrière et toi.

Elle a levé les yeux. Je crois qu'elle essaie de me mettre en garde.

-Ça veut dire quoi ça ? dis-je.

-Ça veut dire qu'elle te choisirait. Cette fille est prête à tout plaquer pour toi. Comment tu ne peux pas le voir ?

Les paroles d'Em me percutent. Catalina déteste être enfermée. Pourtant, pour moi, elle serait capable de le faire. L'amour c'est tellement égoïste. Je n'ai pas envie de passer avant tout ses projets. Je ne veux pas qu'elle s'oublie pour me plaire. Parce qu'elle me plait tellement plus quand elle rayonne d'elle-même.

-Je n'ai plus envie de me disputer avec elle, avouai-je.

-Je m'en doute. Mais ça va s'arranger. Sacha va réussir à la raisonner.

Em s'est allumée une cigarette de mon paquet. Elle m'a tapoté mon épaule pour me rassurer. Théo nous a rejoint. Il a pris sa copine délicatement par la taille et a déposé un bisous dans son cou.

-J'peux dormir chez toi ? demandai-je à mon ami.

-Em dort aussi à la maison mais t'es la bienvenue.

J'ai remercié mon ami et je suis parti faire un sac pour une nuit. Je pense que j'ai besoin de réfléchir. Et cette fois-ci, loin de Cata.

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Fin du 64ème chapitre !
Que pensez-vous des photos ? Vous trouvez qu'elles collent bien à mes personnages ?
Sinon, j'espère que mon histoire vous plait toujours autant.
Bisous !!

Pas sans toi.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant