Pas sans toi.

Chapitre 50 : L'enterrement

*Ken*
Nous sommes arrivés à l'hôtel depuis 1 heure. Catalina se prépare dans la salle de bain tandis que je regarde la ville de Los Angeles. Quand j'étais jeune, j'adorais les States. Maintenant, je suis plus réticent. Cata est sortie de la salle de bain, habillée avec une robe noire élégante.

-T'es prêt ? demanda-t-elle froidement.

-Oui.

Elle a franchi la porte en première puis je l'ai suivie. Nous n'avons toujours pas parlé. Cata est une réelle tigresse. Si tu la blesses, elle sort les griffes et les crocs. Et moi je fuis le conflit. Donc forcément, ça allait exploser un de ces jours entre elle et moi. Dans le taxi avec le reste de la bande, je regarde les rues défilées.

-On peut toujours se casser à la plage si tu n'as pas envie d'y aller, dit Mo.

-L'idée me tente, renchérit Hakim.

-On va pas rester longtemps, répondit Cata, juste le temps de la cérémonie.

-N'empêche que si tu veux partir, tu me fais signe et on s'en va, balança Mo en ricanant.

Nous sommes descendus du taxi pour s'approcher du cimetière. Ce batard va avoir le droit à un mausolée alors qu'il ne le mérite même pas. Je ne sais pas comment Catalina fait pour rester aussi calme.

*Catalina*
Henry, le père d'Alexandre, s'est rapproché de nous. Il a toujours eu l'allure d'un millionnaire, costard hors de prix et charisme. Il essaie de garder la face mais ses yeux le trahissent. Il a pleuré toute la nuit, sans doute.

-Catalina, dit-il en me prenant dans ses bras, tu es venue.

-Je vous l'avais promis. Je vous présente mes amis, Ken, Sacha, Idriss, Hakim et Mohamed.

Il a levé un de ses sourcils face aux prénoms de mes amis.

-Ravi de faire votre connaissance, fit-il en serrant la main des garçons.

-De même, répondit Mo en souriant.

-Je vais devoir saluer les autres invités, expliqua Henry. Je reviens vers vous très vite.

Il est parti.

-Il a l'air assez sympa, dit Sacha. Je ne l'imaginais pas comme ça.

-Il l'est réellement, protestai-je. Sinon, je ne serais pas venue.

Soudain, un jeune homme s'est approché de nous. Non. Non. Non. J'arrive à reconnaître ce visage entre mille. C'est Thomas, le frère d'Alexandre. Il ne m'a jamais porté dans son cœur. Il était extrêmement proche de son frère.

-Alors comme ça tu as le culot de venir à l'enterrement d'Alex ? cracha-t-il.

-Thomas, répondis-je, contente de te voir.

-Cesse de jouer à ça avec moi. Je sais que tu es responsable du suicide de mon frère, salope.

-Ose la traiter encore une fois de salope et je t'en colle une, cria Ken en s'approchant dangereusement de Thomas.

Intérieurement, je souris. Malgré notre dispute, Ken prend toujours ma défense.

-C'est donc toi Ken, ricana Thomas.

-Tu sais qui j'suis. J'imagine que tu sais que j'ai envoyé ton taré de frère à l'hosto. Ne teste pas mes limites.

Thomas ne rigole plus du tout et serre les poings tout en faisant grincer affreusement ses dents. Il a juré puis est parti.

-Ça va ? me demanda Ken.

-Oui, merci, dis-je en soupirant.

-J'crois que la connerie c'est de famille, rétorqua Mekra.

-Visiblement, rajouta Mo en ricanant.

La cérémonie a commencé. Des gens pleurent en se lamentant tandis que Thomas réconforte son père en me lançant un regard glacial. Sacha a pris ma main dans la sienne et me regarde pour me montrer que tout ira bien. Et tout allait bien jusqu'à ce que Thomas prenne la parole.

-Mon frère était un homme exceptionnel, gentil et généreux à la fois. Le monde a perdu un homme incroyable.

Je ne veux plus entendre tout ça. Alexandre ne mérite pas ces éloges. Il m'a battu et il a tué mon fils. Je regarde Sacha d'un air suppliant. Elle a compris. Elle m'a sortie de la foule. En sortant du cimetière, j'ai allumé une cigarette.

-C'était plus dur que prévu, soufflai-je.

-Ça va aller ma belle.

-Je suis fatiguée, Sacha.

Mon amie s'est rapprochée de moi et m'a pris dans les bras.

-On sort ce soir avec les garçons, dit-elle, ça va nous faire du bien. On est aux États-Unis, faut profiter.

J'ai rigolé à la remarque de mon amie. Soudain, Henry a débarqué.

-Nous pouvons parler tous les deux ? demanda le père de mon ex.

-Bien sûr, répondis-je.

Je me suis éloignée de Sacha et Henry s'est assis sur un banc.

-Tout va bien ?

-L'atmosphère devenait trop lourde, expliquai-je.

-Alexandre te manque, c'est ça ?

J'ai failli m'étouffer. C'est pas possible d'être aussi aveuglé par le tristesse du deuil. J'ai besoin d'être honnête avec lui.

-Pas le moins du monde.

Henry a tiqué à l'entente de ma réponse.

-Notre relation a toujours été complexe. Je ne suis pas contente de sa mort. Mais, je ne sais pas. Il était sorti de ma vie de toute manière.

-Thomas avait donc raison, dit-il sur un ton froid. Tu es la raison de la mort de mon fils.

Je ne suis pas venue ici pour me faire insulter.

-Je vous ai toujours apprécié Henry, dis-je. Ne changez pas l'opinion que j'ai de vous.

-L'opinion que tu as de moi ne m'importe peu.

J'ai levé les yeux au ciel.

-Je vous épargne ce que votre fils m'a fait. Maintenant, si vous le voulez bien, je vais rejoindre mes amis. Au revoir, Henry.

-Catalina, attends...

Je suis partie en rejoignant mes amis. Les garçons ont rejoint Sacha pendant mon absence.

-On y va ? demanda Idriss sans poser de question.

-J'attends que ça, répondis-je.

Nous sommes partis à pied. Avant de m'éloigner, j'ai vu le regard froid d'Henry et de Thomas. Qu'ils aillent se faire foutre. Je n'ai pas le temps pour leurs reproches ridicules.

-Thomas ? hurla Ken.

Je me suis retournée vers mon copain tandis que Thomas a fait de même.

-Tiens, prends ça, cria-il en lui faisant un doigt d'honneur.

Quel gamin mais je l'aime et il me fait bien rire. Thomas a juré puis a commencé à courir vers Ken.

-On décale ? dit Hakim.

-Oh que oui, répondit Mo.

Et nous nous sommes mis à courir dans les rues de Los Angeles en riant à en faire souffrir nos cordes vocales.

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Fin du 50ème chapitre !
Bisous ❤️