Chapitre 40 : La peur de ma vie

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*Ken*
Après les sonneries de mon réveil, je décide enfin de me lever. Je regarde mon téléphone. Aucun message de Catalina. En revanche, j'ai un message de Sneaz.

« Sneaz : Je n'ai aucune nouvelle de Sacha. Je débarque chez toi dans 20 minutes. »

Super. Ça se trouve elles sont à l'autre bout de Paris avec une énorme gueule de bois. Elles ne sont jamais dans la demi-mesure. J'ai à peine le temps de me faire un café que Mo débarque en trombe dans mon appart.

-Je vais câbler, hurla-t-il. Elles sont graves chiantes.

-Panique pas. Elles dorment peut-être encore.

-Elles sont parties en boîte, Ken. Toi et moi, on sait très bien que les mecs ne vont pas en boîte pour danser.

Il n'a pas tort. Mais si je cède à la panique, on ne va pas être très productif.

-T'es parano, rétorquai-je.

-On va les retrouver au beau milieu de la Seine, tu vas bégayer.

La sonnerie de mon téléphone a coupé Mo.

« Cata : Salut, je m'appelle Émilie. Est-ce que tu pourrais venir chez Sacha ? J'ai rencontré les filles hier et j'ai vu tes messages sur le téléphone de Catalina. C'est assez urgent. »

Je n'ai même pas pris la peine de répondre. En quelques minutes, nous sommes entrés dans ma voiture.

-Conduis vite, m'ordonna Mo.

-On va éviter de se tuer, d'accord ?

J'essaie de détendre Sneaz. Il est tellement stressant qu'il arrive à me faire sentir mal. J'ai énormément du mal à gérer le stresse.

-C'est là, dit Mo.

Je n'ai même pas le temps de me garer correctement qu'il s'est déjà jeté vers la porte d'entrée. Je l'ai donc suivi. Sneaz n'a même pas toqué à la porte. Il est entré. La scène qui se passe devant moi me fait sourire. Catalina et Sacha sont assises sur le canapé. Cata a une aspirine et un café à la main. Sacha a une bassine entre les jambes. Je n'ai pas envie d'être à leur place. Elles doivent avoir la gueule de bois de leur vie.

-C'est vous Ken et Mo ? demanda une fille.

-Oui, répondis-je.

-Je suis Émilie, celle qui vous a envoyé le message.

-J'ai eu la peur de ma vie, cria Mo.

-Tout doux le loup, dit Sacha. J'ai une migraine indescriptible. Ne crie pas.

-Comment tu veux que je ne crie pas ? J'ai pensé au pire !

Même si je m'efforce à rester sérieux, la situation est très comique.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demanda-t-il.

-On n'en sait rien, répondit Catalina. Demandez à Émilie, en parlant moins fort.

Nous nous sommes tournés vers la fille. Elle est assez jolie et essaie de nous sourire pour détendre l'atmosphère.

-Elles se faisaient emmerder par un mec. Il avait l'air fonce-dé. Je me suis interposée et je les ai ramenées avec la voiture de Sacha. Rien de grave, ne vous inquiétez pas.

J'ai perdu mon sourire d'un seul coup.

-Tu aurais dû m'appeler Lina.

-Désolée, dit-elle doucement.

-Imagine Émilie n'aurait pas été là, expliquai-je. Ça aurait pu se mal passer.

-Mais ce n'est pas le cas. Donc, on arrête d'en parler.

-Faut que tu me comprennes, dis-je, je ne peux pas passer ma vie à chercher à te protéger.

-Ça tombe bien. Je ne te l'ai pas demandé.

Elle me dévisage tout autant que moi. Je lui en veux de se mettre en danger constamment. Elle savait très bien qu'elle pouvait m'appeler mais elle ne l'a pas fait. Et ça me vénère.

-Je vais passer la journée avec les gars, balançai-je. Tu viendras me parler quand tu auras décidé d'être un minimum responsable.

Et j'ai claqué la porte, suivi de Mo.

*Catalina*
J'ai levé les yeux au ciel. Je sais que j'ai merdé. Mais sa réaction est trop excessive.

-Je suis désolée, dit Émilie. Les appeler était une mauvaise idée.

-Ce n'est pas de ta faute, répondit Sacha. Ils ont eu peur et c'est leur manière de nous le faire comprendre.

-Et puis, merci de nous avoir ramené.

Sacha a posé sa tête contre mon épaule.

-J'ai trop mal à la tête, pesta-t-elle.

-Et moi donc.

-Vous avez l'air d'avoir bien profité de votre soirée, dit Émilie en riant.

-Rassure-moi, dis-je. On n'a rien fait d'embarrassant ?

Émilie a explosé de rire.

-Vous n'avez pas arrêter de me dire que je faisais partie de votre famille puisque je venais de vous sauver. Puis, tu as pleuré tout en rigolant tandis que Sacha essayait de me masser les épaules.

-Je ne me souviens de rien, souffla Sacha.

-En tout cas, tu n'es pas obligée de rester ici, dis-je. On va se débrouiller.

-Je dois aller rejoindre mon copain, répondit Émilie. En revanche, j'aimerais bien vos numéros. Vous avez l'air de savoir vous amuser.

Nous avons rigolé puis j'ai enregistré mon numéro et celui de Sacha dans le téléphone d'Émilie.

-Je vous appelle dès que j'ai du temps pour moi, ria-t-elle. Il va vous falloir du temps pour vous remettre de votre cuite.

Elle est partie. Je regarde Sacha qui a l'air encore plus mal que moi. Elle est à moitié verte et a sans doute, des nausées toutes les cinq minutes. Elle a levé ses yeux et m'a souri.

-On passe la journée d'ici ? proposa-t-elle.

-Oui mais on ira au stud ce soir.

-Ça se trouve ils ne seront pas là, répliqua Sacha.

-Ken préfère enregistrer le soir. Et puis, si Ken est là, Mo l'est aussi.

-On devrait pas leur laisser plus de temps ?

-On n'est pas fautives, rétorquai-je.

Enfin, je crois.

Sacha a soufflé en plissant les yeux. Puis, elle a reposé sa tête contre mon épaule. Je suis littéralement épuisée. Rapidement, mes yeux ont commencé à se fermer. Ma migraine s'est un peu apaisée, ce qui me rassure énormément. Avant de sombrer dans un sommeil profond, les événements de la vieille réapparaissent dans ma mémoire. Les verres d'alcool, les danses, l'inconnu. Et ça me dérange. Même si je me sentais bien hier, j'essayais d'oublier ou de détruire le poids de ma vie. Note à moi-même : boire pour oublier, cela ne marche pas.

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Fin du quarantième chapitre !
On a bientôt dépassé les 3000 vues ! Merci énormément ! J'espère que l'histoire vous plait toujours autant 😊

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