*Catalina*
Réveillée par le bruit de l'hôpital qui reprend un rythme saccadé, j'ouvre les yeux. Ken dort paisiblement à côté de moi. Je suis en train de sourire lorsque la porte de la chambre s'est ouverte.-Vous avez encore dormi ici ? demanda une infirmière en souriant.
-Désolée, dis-je en me levant.
-Ne vous excusez pas. J'aurais réagi de la même manière si mon mari était cloué dans un lit.
Je lui ai souri pour la remercier de sa gentillesse. Soudain, Ken s'est réveillée en pestant.
-Putain, mais il est beaucoup trop tôt. Pourquoi vous venez me réveiller ?
-Parce qu'il est l'heure de partir, répondit l'infirmière.
Ken parut, tout de suite, plus heureux de quitter cet hôpital. Après quelques minutes et quelques signatures, je peux sortir avec Ken. En montant dans ma voiture, Ken allume, difficilement, une cigarette.
-On va où ?
-Chez moi, balançai-je.
-Pourquoi tu ne me déposes pas chez moi ?
-Comment tu veux te faire à manger ou te laver avec une côte cassée, une autre fêlée et un bras dans le plâtre ?
-Donc tu vas devenir mon infirmière à domicile ? ricana-t-il.
-Te laisser mourir chez toi n'est pas dans mes plans.
Ken rigole doucement alors que je me concentre sur la route. Arrivés dans le garage, je gare ma voiture et j'aide Ken à descendre de ma voiture. Les garçons sont censés être chez moi pour faire une surprise à Ken. Bizarrement, une fois dans mon appart, tout est vide.
-Pourquoi t'as l'air surprise ? demanda Ken. Et surtout pourquoi y'a de la musique sur ton balcon ?
D'un seul coup, je comprends. Ils ont vraiment gâcher l'effet de surprise. Je prends la main de Ken et je nous dirige vers mon balcon.
-Salut Ken ! Salut Ken ! hurla Doums, les fesses dans mon jacuzzi.
-Vous n'avez pas compris la définition de surprise hein ? dis-je en rigolant. Je comptais sur Sacha et Em pour relever le niveau.
Les deux concernées me regardent et explosent de rire.
-Ma faute, dit Sacha. Je croyais que vous arrivez plus tard.
Soudain, j'aperçois une fille dont je reconnais le visage. Qu'est-ce qu'elle fout là ? Qui a eu l'audace de ramener Lisa chez moi ? Énervée, je me suis rapprochée d'elle, prête à lui ordonner de dégager de chez moi. Soudain, Théo m'a pris le bras.
-Ne va pas la voir, dit-il.
-C'est toi qui l'a ramenée ? T'es bête ou quoi ?
-Elle a forcé pour venir. Après tout, elle a quand même le droit de savoir comment va Ken.
-Elle n'est pas venue lui rendre visite, m'énervai-je. Donc, non, elle ne le mérite pas.
-Pourquoi t'es jalouse comme ça ? souffla mon ami. Vous n'êtes plus en couple, vous êtes amis maintenant.
Abasourdie, je me suis éloignée. En fumant, je réfléchis aux paroles de mon ami. Est-ce que j'ai la légitimité d'être jalouse ? J'ai assumé publiquement ma relation avec Ken et ça l'a blessé. Je suis bête d'avoir pu penser que l'ardoise pouvait être effacer aussi rapidement. Je regarde Ken qui parle et rigole avec Lisa. Peut-être qu'ils se correspondent après tout. Cette hypothèse me brise le cœur. D'un seul coup, la nuit passée avec Ken à l'hôpital paraît à des années lumières du moment présent.
-Ça va ? demanda Sacha.
-Oui, répondis-je. Je n'ai pas trop bien dormi, une bonne nuit de sommeil me fera du bien.
Sacha a lancé un coup d'œil vers Lisa. Tendrement, elle a souris.
-Je sais que ça fait mal, dit-elle. Ça va passer.
Je lui ai souris en retour.
*Ken*
Lisa me raconte ce qu'elle a fait pendant les deux semaines d'hospitalisation. Elle a quand même la gentillesse de me demander comment je vais, à défaut de m'avoir rendu visite. Cette fille m'exaspère. Elle a l'âme d'un réel profiteur et j'en ai horreur. J'essaie d'été poli et de ne pas la remballer. Mais franchement, plus elle me parle, plus l'idée s'avère être tentante.-J'ai appris ton accident par les journaux, dit-elle. J'espère que tu vas mieux maintenant.
-Je vais mieux.
-Tant mieux, souffla Lisa en passant ses mains derrière ma nuque. Ça veut dire qu'on pourra s'amuser toi et moi.
-Ken ! hurla Lina. Je dois changer ton pansement.
-Salut Lina ! interrompit Lisa.
-Pour toi, c'est Catalina. Tu viens Ken ?
Sa jalousie me fait bien rire. Arrivés dans la salle de bain, je m'assois sur la baignoire tandis que Cata s'approche avec des compresses.
-Elle est ridicule.
-De qui ?
-Lisa, répondit-t-elle.
Elle a collé la compresse rempli de produit sur mon arcade. Le désinfectant pique beaucoup, ce qui me fait grimacer et me donne envie d'hurler comme un enfant de cinq ans.
-Ça te va bien, pouffai-je de rire.
-Hein ? De quoi tu me parles ?
-La jalousie.
Comme à son habitude, elle a levé les yeux au ciel. Elle ne dément pas mes propos, ce qui signifie que j'ai raison.
-Non mais t'as vu comment elle te parle. Elle est obligée de toucher le bras, de remettre ses cheveux et de sourire comme une conne.
Ne pouvant plus me retenir, j'ai explosé de rire.
-Et ça te fait rire en plus ? dit-elle en tentant de rester sérieuse.
-Ouais, ça me fait rire de savoir que tu peux penser qu'elle t'arrive à la cheville. Cette fille est débile et a deux neurones.
-Peut-être que tu devrais arrêter de jouer avec elle ?
Le ton que utilise Lina sonne comme un reproche. Je suis blessé automatiquement.
-D'où ça vient ça ?
-Solidarité féminine, même si je la méprise.
-Elle aime bien Nekfeu mais ne peut pas blairer Ken Samaras.
Mon ton est tellement sec qu'elle arrête toute activité et plonge son regard dans le mien. Elle m'enlève ma casquette et ébouriffe mes cheveux.
« Sa main dans mes cheveux, j'la laisse abîmer ma
pe-cou. »-Pas de dispute ce soir, dit-elle sur une intonation qui se veut suppliante.
D'habitude, j'aurais rétorqué et on se serait embrouillés. Mais je suis épuisé et j'abdique. Je n'ai aucune envie de m'énerver. Je me laisser aller au jeu de Cata et enroule mes bras autour de sa taille.
-Ton pansement est terminé. On y va ?
On s'est détaché de l'empreinte de l'autre. Et nous sommes enfouis sur le balcon.
********
Fin du 60ème chapitre !
Bisous ❤️
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Pas sans toi.
Fanfiction23 ans à peine, Catalina essaie de vivre dans la capitale française. Elle est lassée par sa vie morose, sans goût, dictée par les attentes de ses parents. Elle porte le poids de sa vie et de son passé. Parfois, elle aimerait tout lâcher et se sentir...