Chapitre 25

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– Que fais-tu aux fêtes de fin d’année ?

Nous étions le lendemain, dans l’après-midi. Mardi dix décembre. Dix jours avant l’arrivée d’Anastasia qui, sans qu’elle ne le sache, allait bouleverser sa vie.

 Soraia nettoyait le parterre de la salle de sport, au sous-sol. Seule pièce du niveau où elle avait le droit de poser les pieds. Encore déstabilisée par la réaction de ses supérieurs la veille, la jeune femme n’avait pas parlé de toute la journée, si ce n’est pour saluer les deux hommes.

À vrai dire, elle ne comprenait pas leur calme. C’était deux personnalités très froides, mais pourquoi ne pas s’être énervés en apprenant qu’elle avait tenté de leur cacher une majeure partie de sa vie ?

Et puis il y avait aussi ça.

Nous savons tout de toi. 

Cette phrase résonnait dangereusement dans sa tête, alors qu’elle se demandait, encore et encore, jusqu’où elle pouvait être vraie. Jusqu’où les deux hommes connaissaient sa vie privée.

Ça la faisait trembler de peur au plus profond d’elle-même, alors qu’elle tentait de se rassurer intérieurement.

Non, ils ne peuvent pas savoir. Impossible. Où tu ne serais pas ici à l’heure qu’il est. 

– Youhou.

La voix ironique d’Inacio parvint à ses oreilles, la faisant sursauter. Un brusque retours à la réalité.

– Alors, tu fais quoi à Noël et au réveillon ?

Les deux garçons étaient là, face à elle. Joâo en jogging gris, comme à son habitude. Il semblait beaucoup apprécier cette tenue qui, il fallait bien l’avouer, lui allait à merveille. L’ainé avait également un sweat de la même couleur, et quelques gouttes de sueur luisaient sur son front. Inacio, lui, avait un jogging et un débardeur noir, offrant une vue splendide sur ses épaules, débuts de pec et bras encore contractés par leur récent effort.

– Rien de spécial. Dit-elle timidement.

– Pas avec ta famille ?

Nous savons tout de toi. 

Elle déglutit.

Etaient-ils au courant pour sa mère ? Pour Prokhor ?

Et aussi pour Tamryn…

– Nous ne sommes plus attachés à cette tradition des fêtes de fin d’année. Balbutia-t-elle maladroitement. Ses deux interlocuteurs parurent plutôt satisfaits, et Joâo prit alors la parole d’une voix décontractée :

– Bien. Nous aurions besoin de toi. Que tu dormes ici au moins le vingt-quatre et le vingt-cinq. Et peut-être même le trente-et-un mais cette date est encore indécise.

Sans qu’elle n’arrive à la contrôler, un feu d’artifice explosait dans le cœur de la brunette. Elle préférait mille-fois être ici plutôt que son père !

– Pas de soucis, avec plaisir. Ne peut-elle s’empêcher de dire d’un air joyeux.

– Cela ne te gêne pas ? Insista Inacio, tout en lançant un coup d’œil entendu à son frère, faisant tout deux un pas vers la brunette, réduisant ainsi l’espace libre qui se dressait entre eux. Celle-ci rougit, surprise, ce qui ne leur échappa pas, à leur grand plaisir.

– Non, non je vous assure ça me convient parfaitement.

– Nous aimerions également que tu sois présente la journée. C’est une période très importante pour nous, et bien chargée. Beaucoup de monde va passer. Cependant, nous ne pouvons pas t’empêcher de passer la journée de Noël chez toi, si tu le souhaites. Bien que décevant, cela serait tout à fait compréhensible. Que préfères-tu ?

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant