Joâo était posté derrière son ordinateur, son frère à ses côtés.
Ça ne pouvait être qu'elle.
Qui d'autre les aurait avertis que les Zetas comptaient mener une offensive à leur QG d'ici quelques jours ? Bien sûr, ce message anonyme était intraçable. Il s'était affiché sur l'écran, lettre rouges sur fond noir, alors qu'ils allumaient l'ordinateur.
Soraia avait elle-même installé le système de sécurité de leur réseau, et au vu de son talent elle devait être la seule à pouvoir s'y infiltrer ainsi.
C'était vraiment perturbant.
Il y avait déjà eu cet incident avec les caméras, quelques temps plus tôt, qui avaient toutes été neutralisées sans qu'on n'arrive à savoir comment. Mais c'était elle, sans aucun doute. L'hacker de leur père avait réussi, après beaucoup de travail, à récupérer l'empreinte numérique de celui qui les avait ainsi aidés. Elle correspondait parfaitement avec celle que la violette avait laissé derrière elle après la manipulation du réseau des deux frères.
– Pourquoi elle fait ça. Grogna Inacio.
Elle était partie, et pourtant même à des centaines de kilomètres d'eux, la brunette avait décidé, au bout d'un mois et demi de silence total, de repointer le bout de son nez.
On aurait dit qu'elle jouait aux anges gardiens. Comme si elle n'avait jamais arrêté de travailler pour eux.
– On va renforcer notre sécurité ; appelle papa.
– Il ne va pas aimer savoir quel est notre informateur.
Joâo lui lança un regard signifiant clairement qu'il ne comptait pas lui dire. La clémence de Getulino avait des limites, déjà qu'il trouvai ça louche que Soraia soit ainsi partie du jour au lendemain, le Parrain risquait de ne pas apprécier s'il apprenait que la portugaise continuait à les surveiller. Même si c'était pour les aider.
C'est ainsi que les jours passèrent. Le cartel de los Zetas, allié aux Golfos, attaqua effectivement la Grande Européenne, sur deux front. Le premier à travers une brache de la Mafia située aux USA, résultat de l'immigration. Et par la suite en venant directement jusqu'à Lisbonne. Heureusement, ils s'y étaient donc préparés et interceptèrent sans problème ces fauteurs de troubles pour les exécuter un par un, après une petite torture pour certains afin de récupérer quelques informations.
Le mois de mai s'écoula donc rapidement.
Soraia continuait à surveiller les deux frères. Elle découvrait, petit à petit, une autre facette de la Mafia. Celle qui laissait apparaitre des ennemis, une guerre. Ça lui arrivait de paniquer, prendre peur et fermer violemment son écran sans le rouvrir pendant plusieurs jours. Quand elle voyait les menaces de morts qui étaient jetés sur les Osabio, leurs têtes mise à prix par tant de personnes, le danger qui rodait autours d'eux.
Les attaques numériques. Elle s'était mise à compter le nombre de fois ou quelqu'un avait essayé de forcer les barrières qu'elle avait placé autours de leur serveur. Le nombre était hallucinant.
Pourquoi elle faisait ça ? La brunette ne le savait pas trop, mais dans tout les cas c'était devenu instinctif chez elle. Comme si, sans trop savoir pourquoi, elle avait reçu la mission d'être leur ange gardien.
Le petit chaton se mettait à protéger les lions... Si ce n'était pas ironique.
La portugaise trouvait Tamryn tendu, ces temps-ci. Elle avait remarqué que ça lui arrivait de s'absenter, sans raison valable. C'était rare, mais tout de même étrange. Sans compter cette fois où il était revenu couvert de bleus. Elle avait cru mourir d'inquiétude, ce jour là, et le garçon lui avait lancé quelques pitoyables mensonges pour se justifier. Mais puis après tout, il fallait bien qu'elle le laisse vivre sa vie.
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Longue vie au prince Joâo
Teen FictionIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...