Chapitre 85

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Soraia avait passée toute sa journée derrière un ordinateur, à travailler d'arrache-pied et ne se nourrissant que de caféines. Les tasses vides s'empilaient sur le bureau autours d'elle, alors que ses yeux plissés et fatigués lisaient rapidement le moindre détail s'affichant sur son écran.

— Fait une pause.

— Attends, attends ! Encore deux petites minutes ! Dit-elle sans quitter l'ordinateur du regard, levant son index en l'air avant de reposer brusquement sa main sur la souris.

Inacio soupira et se servit un verre de whisky tout en s'accoudant au mur.

La jeune femme avait décidé de calculer tous les chiffres d'affaires de la Grande Européenne, créant un algorithme pour comparer les différentes régions et expliquer la croissance ou décroissance du business.

Quinze minutes plus tard, elle releva enfin son corps et souffla, laissant son dos endoloris se reposer sur le dossier de son fauteuil. Elle se massa en grimaçant la colonne vertébrale.

— Tu ne devrais pas autant travailler.

Elle soupira, n'ayant pas la force de contester le garçon. En quelques clics, elle enregistra son travail et ferma l'ordinateur. Inacio vint se poster derrière elle et appuya de son indexe sur le bas du dos féminin.

— Aïe...

Il retira sa main pour la poser sur son épaule :

— Fais attention à toi.

Il pouvait la protéger de tout, en passant par les plus dangereux assassin de ce monde. Mais s'il y avait bien une chose que le Parrain de la Grande Mafia Européenne ne pouvait pas faire, c'était ordonner à la brunette d'écouter son corps. Et pourtant, bien qu'elle n'en dise rien, celui-ci parlait ces derniers temps : fatigues et mal de dos. La brunette s'était contentée de se plaindre une seule fois d'avoir l'impression de subir hors-contexte des douleurs de règles, mais c'était déjà beaucoup.

La jeune femme vida d'une traite le fond d'une tasse avant de se lever.

— Je vais faire à manger.

— Je m'en occupe. Il est vingt-et-une heure. Va prendre une douche.

Visiblement déçu, la jeune femme baissa la tête en se triturant les mains :

— J'ai vraiment envie de préparer le repas.

— Chaton... Souffla-t-il en entendant le voix féminine se briser sur son dernier mot. Elle releva la tête vers lui, laissant apparaitre ses yeux embrumés de larmes. L'homme se crispa immédiatement, en colère de voir ce petit bout de femme tout attristé. Il fronça des sourcils en l'observant, ne sachant pas trop quoi faire. Mais de tout façon, il n'eut pas l'occasion de dire quoi que ce soit qu'en trois pas elle s'était réfugiée contre lui pour enfouir sa tête sur son torse.

Stoïque, il la laissa faire, ne comprenant pas d'où sortait cet élan de tristesse. La fatigue, probablement. Elle la rendait encore plus à fleur de peau que d'habitude.

Soraia finir pas relever ses yeux rougis vers lui, pour les baisser rapidement d'un air honteux :

— Je... désolé. Je ne comprends vraiment pas ce qui m'a pris.

— Ce n'est pas grave.

Elle haussa les épaules, visiblement peu convaincue, avant de se diriger vers son bureau pour prendre toutes les tasses de café, manquant de toutes les faire tomber une par une. Voyant qu'elle ne comptait rien ajouter d'autre, Inacio lança :

— Faisons à manger ensemble.

Elle se retourna vers lui en souriant, yeux pétillant, avant de sortir de la pièce d'une démarche déjà un peu plus assurée.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant