Chapitre 45

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– Je vais le massacrer !

Les deux frères étaient rouges de colère, mais c'est Inacio qui venait d'hurler ces mots, tout en lançant vivement un couteau qui s'était planté dans le mur, à quelques millimètres du visage du bras-droit de son frère, qui n'avait même pas sursauté. Ils étaient dans son bureau, et non celui de Joâo pour une fois.

Les yeux de ce dernier faisaient peur. Vert perçant, vert menaçant, vert sanglant. Reflétant toute l'atrocité dont il était capable.

– Papa l'a bien souligné hier. Nous sommes une famille, fondée sur l'anonymat. Mais nous sommes avant tout les héritiers d'une idéologie marxiste. Nous sommes les héritiers de diverses pensées que ce soit Weber, Marx, Rosa Luxemburg ! Tous pointaient du doigt la violence et débilité de cette société capitaliste. L'individu doit être au service du tout, et non le contraire. Mais ce n'est pas le cas, et en voilà les conséquences : un égoïsme humain. Une femme qui se fait battre. Les hommes sont tous des enculés.

Idalina avait débité ces mots du voix haineuse, et très vite le plus âgé de ses frères acquiesça à ses propos. Joâo était le plus extrême à ce niveau-là. Il détestait l'espèce humaine, il la haïssait, même. L'homme était à son avis le seul putain d'animal capable de s'auto-détruire. S'auto-torturer. Le monde n'est que chaos, comme disait Nietzche.

Mais Nietzche, pour se venger de cette souffrance, voulait tuer Dieu.

Joâo Osabio, lui, c'est les hommes qu'ils voulait tuer. Torturer tous ceux qui le méritaient.

Il s'empara d'un petit cactus, observa la plante quelques instant avec de serrer brusquement sa main dessus. Quelques épines percèrent sa peau et une vive douleur s'empara de lui, le faisant sourire intérieurement. Il reposa la petite plante sur le meuble et commença à enlever minutieusement les épines plantées dans sa main. Sa voix s'éleva calmement dans les airs :

– La mort sera leur soulagement.

– Faite ce que vous voulez à Prokhor.

Inacio se tourna vers Anastasia en haussant les sourcils, et il répliqua :

– Nous n'avons pas besoin de ta permission.

– Ne touchez pas à Tamryn.

Le deuxième fils rit franchement, alors que son ainé s'avançait vers la blonde d'une démarche féline, pour venir enrouler l'un de ses doigts autours d'une de ses mèches de cheveux dorés, avant de susurrer froidement :

– Ne t'amuse pas à me donner des ordres.

– C'est un avertissement. Répliqua-t-elle en le fixant droit dans les yeux durant quelques secondes avant de détourner le regard en signe de légère soumission. Joâo était tout de même son patron et son futur Parrain, elle ne pouvait pas tout se permettre avec lui.

– Tu es une putain de fouteuse de merde.

Un sourire apparu sur le visage féminin, et elle se contenta de répondre de manière amusée :

– Merci. C'est d'ailleurs pour ça que je suis ici, non.

– Tu es ici pour ton talent, ta loyauté, ta force.

– Je suis ici parce que j'ai réussi à me démarquer. À vous impressionner avant même qu'on se rencontre.

Inacio acquiesça en laissant un faible sourire apparaitre sur son visage. Il se souvint de leur première rencontre avec la blondinette, quelques années plus tôt. Ce n'était qu'une adolescente, une enfant. Et pourtant, elle avait déjà trop bien réussi à se démarquer dans le monde du crime. Sa réputation la précédait. En même temps, vu l'exploit qu'elle avait réussi à faire... C'était une chance pour eux de l'avoir emmené dans leurs rangs. Elle aurait très bien pu faire cavalier seule. Devenir tueuse à gage, comme Idalina. Elle aurait été l'une des meilleures, sans aucun doute.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant