Le cri d'une femme.
Puis le bruit puissant d'une arme à feu dont la balle fila à la vitesse de l'éclair pour se loger rapidement dans le crâne de la demoiselle. Le sang chaud gicla sur le mur alors que le corps tomba à terre. Les yeux effarés de la jolie rousse regardaient l'homme face à elle, puis, sans un seul bruit, l'âme quitta son enveloppe charnelle.
Joâo pencha la tête, puis, l'air satisfait, rangea l'arme dans son étui avant de planter une cigarette dans sa bouche, observant le cadavre face à lui.
Même morte elle restait très jolie. Dommage que le destin ne l'ait pas dirigé du bon côté pour rester en vie un peu plus longtemps. Elle avait quoi ? La vingtaine ? Et déjà, à cet âge-là, elle avait tenté d'espionner la Grande Mafia Européenne.
Donc, en plus d'être arrogante, cette femme était inconsciente.
Et conne, par la même occasion.
– Super, qui va nettoyer ça maintenant ? Lança alors un deuxième homme, fumant lui aussi, et qui avait son épaule appuyée contre le mur.
– Nous ne devrions pas trop être dans la peine pour trouver une autre femme à tout faire.
Inacio, car c'était son prénom, acquiesça calmement avant de tirer une taffe. Les deux individus avaient le regard braqué sur le cadavre de la rouquine qui se vidait de son sang. Ils étaient comme en admiration face au spectacle qui s'offrait devant eux, leurs yeux pétillants de machiavélisme.
Aucun d'eux n'était rempli d'une quelconque compassion envers ce qui venait de se passer. Au contraire, c'était la satisfaction qui s'emparait de leurs deux esprits, bien qu'ils soient frustrés de devoir trouver une autre employée.
Ils préféraient avoir quelqu'un de stable et qui n'essaie pas de se montrer trop curieux. Ça leur facilitait la vie et évitait de tuer trop de gens. Les morts attiraient beaucoup trop l'attention, même après avoir faussé les informations des enquêteurs.
Nous étions dans la soirée, et les deux hommes finirent par s'approcher du corps féminin pour le porter et l'emmener à sa voiture. Feindre l'accident allait être un jeu d'enfant : un petit dérapage sur les petites routes des environs arrivait si vite...
Il suffisait ensuite de faire flamber la véhicule, et l'affaire était close.
C'était simple, rapide et efficace.
Une routine pour les deux frères. C'était, pour peu dire, leur distraction de la journée.
Ils avaient été formés à ce genre d'actions depuis tout petits. En même temps, lorsque votre père est Parrain de la Mafia et que vous êtes les deux fils aînés de la famille, l'entraînement est rude et sanglant. Ils étaient donc devenus d'un tempérament froid, marmoréen.
Joâo, l'aîné, devait être le pire des deux. Le jeune homme de vingt-huit ans haïssait la terre entière. Son cœur était fait de pierre et il était une véritable machine de guerre, détruisant tout sur son passage.
Derrière lui n'était présent que massacre, feu, sang, pleurs et cœurs brisés.
Inacio était moins extrême. Ça lui arrivait de sourire, rarement bien sûr, mais c'était toute la différence. Il savait, devant les gens, se montrer moins horrible qu'il n'en paraissait.
Mais leurs deux âmes restaient aussi noires que la nuit, quoique parfois illuminées par quelques délicates étoiles.
Ces étoiles, elles avaient des prénoms.
Entre autres, on trouvait Anastasia dont la présence faisait trembler le monde. Elle était féroce, dangereuse, sanguinaire mais terriblement attrayante.
Mais aussi Léna Da Costa, princesse héritière du trône portugais, qui par un heureux hasard avait rencontré le chemin des deux mafieux. Elle était leur apport de joie et pensée positive. Dangereusement, ils s'étaient rapprochés en secret pour nouer une amitié tout aussi belle qu'étrange, et la brunette était très vite devenue leur petite sœur de cœur. Elle pouvait montrer que oui, Joâo et Inacio avaient leur part d'humanité, bien qu'elle soit très bien cachée.
Les étoiles apparaissaient, disparaissaient, mais rarement s'éteignaient. Et les deux garçons étaient loin de se douter que la mort de la rousse qu'ils venaient d'abattre allait chambouler leurs vies à tout jamais.
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Longue vie au prince Joâo
Teen FictionIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...