Chapitre 77

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Inacio tira une balle en pleine tête de son dernier assaillant. Ce matin-même, il avait été fait prisonnier par la police de Cancun qui l’avait emmené, en toute illégalité, aux bordures de la ville pour lui faire subir un interrogatoire peu appréciable.

« Quels sont les plans de votre business ? Combien êtes-vous ? Qui es-tu ? Rejoins-toi à nous et nous t’épargnerons. Qui Getulino a-t-il envoyé du Portugal ? –ne prononcez pas le nom du Parrain ! Aboyait-il à chaque fois.– Donne-nous des noms. Et la fille, qui est la fille ? Comme dévier votre hackeur ? »

Les questions ne cessaient de fuser dans tous les sens, ainsi que les coups.

Et maintenant, son sang gouttait à terre alors qu'il observait les corps sans vie de ses adversaires, une dangereuse lueur s’étant allumée dans ses iris verts. Il marcha en titubant jusqu'à la sortie, sachant pertinemment qu’il n’avait que quelques secondes pour s’enfuir. Le futur Consigliere dépouilla un cadavre pour lui voler son arme et son talkie-walkie avant de sortir à l’extérieur.

Il cracha par terre, laissant une nouvelle tâche de sang sur le sol. C'était du sang royal, et ces chiens n'avaient plus qu'à le lécher en priant pour expier leurs fautes.

Inacio se dirigea de pied ferme vers les rues les plus encombrées de Cancun. Il lui fallait à tout prix éviter les patrouilles de police qui rôdaient dans celles-ci, ou bien il état fichu.

L’homme de vingt-huit ans cacha son arme sous sa veste et continua à marcher en boitant, sous le poids d’une de ses hanches qui avait été particulièrement malmenée. Son tee-shirt en lambeaux devait faire peur à voir, sans oublier le liquide rougeâtre qui teintait toute sa silhouette.

Un quart d’heure plus tard, une voiture se gara devant lui. Il soupira d’un air satisfait : c’était les siens qui venaient de le retrouver. Le deuxième enfant Osabio s’écroula sur le siège arrière et somnola sans un mot tout au long du trajet, ignorant le questionnement des hommes qui étaient venus le chercher.

Il n’avait pas lâchée un seul mot aux Zetas et Golfos, si ce n’était quelques insultes bien senties.

Arrivé au QG, Joâo vint juste le voir pour vérifier qu’il allait bien. Ils s’échangèrent un message silencieux, puis l’ainé laissa son cadet aux mains des médecins qui le prirent immédiatement en charge dans l’infirmerie. Là, il reçut son deuxième interrogatoire de la journée, mais de manière plus amicale. Les siens voulaient juste connaitre les détails pour mieux se préparer face à leurs ennemis.

C’est en boitillant légèrement qu’il se rendit à sa chambre, tard dans la nuit. L’homme aperçut avec surprise que la lumière était encore allumée, et à peine eut-il fini de refermer la porte qu’un petit bout de femme aux cheveux bruns se jeta sur lui.

Il faillit tomber en arrière mais réussi à se redresser pour porter la portugaise contre lui, alors qu’elle enroulait ses jambes autours de sa taille pour enfouir en tremblotant la tête dans son cou.

– Soraia ?

Elle releva vers lui son visage, dévoilant des yeux rougis :

– Je… Tu… J’ai eu si peur pour toi. Je… Tu étais intraçable ! Toute la journée je t’ai cherché !

Sa voix tremblait, signifiant qu’elle n’allait pas tarder à pleurer, mais Inacio l’en empêcha, venant caresser doucement ses yeux, comme pour dire « je suis là maintenant ».

– Pourquoi il a fallut que je tombe amoureuse d’un mafieux qui passe ses journées à manquer de se faire tuer ?

Il la posa calmement sur le bureau, mais elle garda ses jambes enroulées autours de lui.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant