Chapitre 29

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Nous étions jeudi. Ce dimanche dernier, Soraia n'avait rien compris au déroulement de la soirée, après l'interruption du mexicain. Inacio l'avait juste « confiée » à Sergei après quelques explications, et celui-ci ne l'avait pas lâchée de la soirée. Malgré ce qu'on lui avait dit sur la non-dangerosité des sois-distantes menaces que l'individu avait proféré, le Russe était venu le lendemain à la villa est ils s'étaient enfermés une après-midi entière dans le bureau de Joâo pour discuter.

À la soirée, au bout de deux heures passée avec Sergei, celui-ci avait reçu une notification sur son téléphone. Il avait souri à la brunette, comme pour la rassurer, et probablement se rassurer lui-même, avant de l'accompagner jusqu'à la voiture de luxe des deux frères. Ceux-ci n'avaient pas tardés à les rejoindre. Leurs visages ne reflétaient aucune émotion, mais pourtant, instinctivement et au plus profond d'elle-même, Soraia savait que quelque chose venait de se passer.

Quelque chose de mal. Lui avait même soufflé sa conscience.

Joâo avait enlevé sa veste, avant de se placer au volant de la voiture. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que c'était pour cacher le sang qui figurait sur celle-ci qu'il l'avait fait. Inacio avait le visage humide. Car il s'était rincé celui-ci après que l'un des mexicain lui ait craché dessus le sang visqueux qui envahissait sa gorge.

Il se trouvait que le cartel de Los Zetas était en tensions permanente avec la Bratva et la Grande Européenne. Los Zetas était une branche du Cartel del Golfo, composé à l'origine d'ancien commandos corrompus de l'armée mexicaine. Mais Zetas et Golfo avaient fini par se diviser, créant par l'occasion une grande guerre civile, destructrice et sanguinaire.

Et il semblait que maintenant, les deux cartels puissent enfin se revoir sans s'entretuer, ayant même signe une sorte de Pacte de paix. Et comme aucun des deux cartels n'aimaient les Mafias, ils semblaient s'être mis d'un commun accord pour déterrer la hache de guerre.

Très mauvaise idée.

Ainsi, deux hommes et deux femmes étaient venus s'introduire à la soirée de Lisbonne. Inacio et Joâo avaient tuées les deux hommes, savourant ces regret qu'ils avaient lus sur leurs visages dans leurs derniers instant. Ils avaient laissé la vies sauves aux filles. Qu'elles aillent rapporter le message à leur patron de comme quoi Grande Européenne et Bratva savaient très bien se défendre.

Ils avaient harcelé leur petite sœur au téléphone, et celle-ci avait fini par leur répondre, d'une voix visiblement énervée :

– Putain quoi ? Je suis à la ligue là vous faites chier !

Ce qu'Idalina appelait la ligue était un regroupement d'assassins, formés avec de techniques similaires au Shaolin. Ce fut en partie d'ancien moines Shaolin qui ont créé cette organisation, décidant d'utiliser ces techniques si précieuses pour le service du mal et de la mort. De nos jours, la ligue avait énormément évolué pour se retrouver avec des méthodes d'apprentissage bien plus diverses, mais toujours centrées autours de la culture asiatique et le contrôle de soi. C'est là qu'Idalina Osabio avait appris tout ce qu'elle savait et rencontré son petit ami. Un recruteur avait observé son talent après un stage qu'elle avait passé au monastère Shaolin, et lui avait proposé de les rejoindre, sachant très bien qu'elle faisait partie de la Mafia Européenne.

– Un Zetas vient à peine de nous balancer une de tes mèches de cheveux à la gueule comme menace mais à part ça tout va super. Avait froidement lancé Inacio. L'adolescente avait soupiré à l'autre bout du fil :

– Oui, désolé je n'ai pas trouvé pertinent de vous en faire part. En pleine mission l'autre jour avec Tuan, des mexicains nous sont en effet tombés dessus. On en a éliminé énormément, mais je les ai juste sentis me couper une mèche avant qu'ils ne s'envolent aussi vite qu'ils étaient arrivés...

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant