Chapitre 65

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– Inacio, c’est une connerie.

Le mafieux se retourna vivement vers son grand frère pour rétorquer :

– Tu m’as donné pour ordre de ne rien faire pendant une semaine. On n’a même pas essayé de la tracer. Donc maintenant que ton délais à deux balles est passé, je vais faire un petit tour chez elle ce n’est pas une question.

Le brun leva les yeux au ciel face à l’air déterminé de son cadet. Il lui tourna le dos pour se poster à sa fenêtre, signe qu’il le laissait partir. Inacio se trouvait sur la route, au dos de sa moto, dans les minutes qui suivirent. Il fit vrombir le moteur, sentant l’appréhension monter au fur et à mesure qu’il approchait de sa destination.

Il avait un mauvais pressentiment.

Le jeune homme se gara juste en face et passa fluidement par-dessus le petit portail. Toutes les lumières étaient éteintes, et la plupart des volets fermés. Il fronça les sourcils, se disant qu’au vu de l’heure ça serait étonnant qu’elle dorme. Il toqua à la porte, aucune réponse. Il insista, toujours rien.

Inacio jura, quand soudain une grand-mère et son petits fils, qui passaient sur la route, l’interpelèrent :

– Vous cherchez quelque chose monsieur ?

Il se retourna vivement, dévisageant son interlocutrice et le bambin qu’elle tenait par la main. Celui-ci ne quittait pas sa moto des yeux, comme émerveillé de voir un tel véhicule dans les parages.

– La personne qui habite ici, c’est une proche à moi.

– Soraia ?

Il acquiesça, alors que la grand-mère continuait. Ça se voyait à sa tête que c’était la commère du coin, elle ne pouvait pas tomber mieux :

– Elle est partie. Samedi, il y a une semaine.

– Où ?

– En Russie bien sûr ! Rejoindre son frangin j’imagine. C’est drôle, le père à disparu du jour au lendemain il y a de ça un moins et demi. Avait-elle fini en haussant les épaules.

Inacio se crispa.

Tamryn, bien sûr… Comment l’avoir oublié. Une rage passa sur son corps comme un courant d’air.

– La maison est en location, les gens arrivent demain.

– Comment savez-vous ?

C’est que Soraia avait fait vite, dis donc. Mais en même temps, venant d’une hackeuse talentueuse, c’était normal qu’elle ait en une semaine trouvé quelqu’un pour loger ici.

– Je suis la voisine voyons ! Elle m’a appelé hier pour me prévenir.

– Vous avez gardé le numéro ? Demanda-t-il brusquement, se doutant que la brunette avait probablement jeté son ancien téléphone.

– C’était un appel masqué. Répondit la grand-mère, qui commençait à reprendre sa route avec son petit-fils. Celui-ci, les yeux grands ouverts, observait Inacio avec admiration. En même temps, ce n’était pas souvent qu’il pouvait voir des gens riches, dans ce quartier.

– Tant qu’vous êtes là tiens ! Prenez son courrier si vous la connaissez, ça va importuner les locataires. Lui lança la vieille dame avant de lui accorder un dernier regard et tourner dans la rue perpendiculaire, disparaissant derrière une maison.

Inacio soupira et alla ouvrir la boite aux lettre, qui n’était même pas verrouillée. Aucune publicité, juste une petite enveloppe dont il s’empara pour la fourrer dans sa poche.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant