Soraia avait laissé son ordinateur à la villa. De toute façon, l'engin n'était en sécurité nulle part, alors autant qu'il reste là où il serait le plus utile. La jeune femme se souvenait très bien que la dernière fois qu'elle avait essayé de s'introduire dans les ordinateurs de ses patrons, elle y était presque. Le schéma de la faille probable qui s'était ouverte à elle était bien ancré dans sa mémoire, si profondément qu'elle ne risquait pas de l'oublier de sitôt.
Elle brûlait d'envie de s'y replonger. Mais l'humeur n'était pas là. Tamryn avait rendu son corps et son esprit en bien trop grand souffrance pour qu'elle puisse se concentrer sur un problème informatique. Et puis avec Anastasia dans les parages, elle préférait éviter de se faire griller. Sa meilleure amie connaissait trop bien ses talents dans le domaine pour ne pas la surveiller.
Vous vous demandez probablement comme cela se faisait-il que les deux femmes soient meilleures amies après si peu de temps passées ensemble. Car oui, avant White Swan elles ne s'étaient jamais croisées, du moins physiquement. En fait, les deux étaient toutes deux assez solitaires. Pour Soraia, c'était plus par défaut que par envie : en couple depuis la cinquième -appelée sixième classe en Russie- jusqu'à l'année dernière, elle était restée avec son ex de ses treize ans à ses dix-neuf ans. Toute son adolescence s'était passée en présence du même homme, et elle avait très vite rayée les lourdes amitiés de sa vie, trop obnubilée et amoureuse du garçon. Anastasia, elle, c'était autre chose : son ami d'enfance l'avait abandonné par deux fois. L'une, alors qu'ils étaient encore tout petits. Et l'autre, alors qu'il avait réussi à la faire tomer amoureuse de lui. Elle ne voulait pas s'attacher, elle détestait ça même. Avoir comme seuls proches le cercle privé de la Mafia lui suffisait largement.
Pour ainsi dire, Anastasia et Soraia n'avait pas le sens du sociable. Et s'attacher l'une à l'autre avait créé de liens si forts qu'elles s'étaient sans réfléchir attribué ce titre presque enfantin de meilleures amies.
Plus précisément, la brunette était le poulain d'Anastasia. Sa protégée.
- Perpétuité ?
Soraia sursauta à l'entente de ces mots. Vingt-quatre heures qu'elle était ici. Sa première journée avait été horrible. Un véritable enfer. Tous ces regards noirs qui se posaient sur elle, elle avait bien cru se faire agresser une bonne cinquantaine de fois. Elle avait vu quelques visage souriant ou de pitié, mais n'avait pas une seule fois osé parler à quelqu'un. Et puis, la plupart du temps, elle avait l'impression d'être observée comme de la chair fraiche et possible source d'amusement.
- Oui. Avait-elle répondu, car c'était la malheureuse vérité : elle avait prit perpétuité. Soraia avait dégluti avant de continuer :
- Et puis il n'y a que des condamnés à vie ici, non ? Elle était assise sur son lit, mangeant le plateau repas qu'on lui avait apporté et osa relever les yeux sur sa colocataire, assise sur la seule chaise de la pièce. Celle-ci grommela :
- Je crois ils jouent avec mes nerfs.
- Je... je suis vraiment désolé de vous embêter... je comprends que vous auriez aimé être seule...
La femme lâcha un rire, franc et mauvais. Immédiatement, Soraia frissonna en baissant la tête sur son repas.
- Je vais parier sur ta durée de vie et de bonne santé ici toi. Elle ricana de plus belle. T'as plus l'air d'un chaton à peine sevré, bien trop fragile pour ce genre d'endroits. Elle pencha la tête sur le côté. Mais bon, faut pas se fier aux apparences n'est-ce pas ?
Sa dernière phrase sonnait plus comme une affirmation qu'une interrogation, si bien que son interlocutrice n'osa pas répondre. Anastasia l'avait observé quelques instants. Après tout, peut-être jouait-elle un jeu. Car face à une personne comme Soraia, deux options s'ouvraient : ou bien elle était vraiment une petite chose fragile... où bien elle était un petit géni tout sauf innocent et sachant très bien se cacher derrière une fausse personnalité. Elle haussa les épaules, lâchant froidement :
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Longue vie au prince Joâo
Teen FictionIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...