Chapitre 6

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Samedi matin, comme il lui avait été demandé, Soraia s'était levée avant les deux frères pour leur préparer le petit-déjeuner. Elle s'aquitta ensuite durant la matinée des tâches ménagères de la maison, et comme il faisait beau on lui demanda de s'occuper du jardin toute l'après-midi.

C'est ainsi que se déroulait ses journées : ménage, cuisine, rangement, et un peu de jardinage. La fin de sa première semaine était arrivée à une vitesse folle. Elle avait un jour de congé chaque dimanche. C'était normal d'avoir un jour de repos... mais la brunette aurait largement préféré que ça ne soit pas le cas.

Et elle aurait bien aimé dormir à la villa toutes les nuits, aussi.

Ne plus jamais retourner chez elle. Ne plus jamais être confrontée à son père et à son frère, qui semblaient être deux démons envoyés de l'enfer pour la torturer sans raisons sur toute la durée de sa vie.

Personne n'était à la maison lorsqu'elle rentra chez elle. Prokhor, son paternel, était probablement au bar et allait rentrer tard dans la nuit, créant au passage un boucan infernal dans la maison.

Probablement allait-il avoir faim, et elle lui prépara donc un petit plat à mettre à la micro-onde, avant de s'écrouler de fatigue sur son lit et de s'endormir tout juste à vingt-et-une heures.

Comme prévu, elle entendit les portes claquer, le sol grincer, et l'homme gueuler d'une voix éclatée vers trois heures du matin. Cela dut durer une bonne demi-heure, probablement même avait-il vomi quelque part sur le parquet et elle allait devoir nettoyer tout ça le lendemain.

C'est donc à reculons qu'elle sortit de son lit lorsque son réveil sonna à huit-heures trente.

Avec soulagement, la jeune femme remarqua qu'il n'avait finalement pas dégurgité sur le sol en rentrant, cette nuit. Il avait cependant renversé un vase, laissant l'eau et les fleurs éparpillées par terre. Soupirant intérieurement, la brunette se baissa pour nettoyer les dégâts du mieux qu'elle pouvait. Déjà lasse de ce dimanche qui venait tout juste de commencer, elle se dirigea doucement vers la cuisine, veillant à ne faire aucun bruit pour ainsi éviter de réveiller son père.

Alors qu'elle venait de terminer la préparation de son porridge, une main masculine se posa brusquement sur son bras, tandis que l'autre remontait calmement dans le creux de ses reins.

Le corps de la jeune femme se crispa d'un seul coup, alors qu'une voix suave parvenait à ses oreilles :

– Tu me fais du porridge, à moi aussi ?

Tétanisée, elle ne bougea même pas d'un millimètre, essayant tant bien que mal de ne rien faire qui pourrait l'énerver.

Car si son tuteur, Prokhor, était un homme malsain, il avait transmis toute cette négativité à son second fils.

– Tamryn.

Ce simple prénom, dit d'une voix étranglée, était sorti de la bouche féminine. Un sourire mauvais s'était installé sur le visage de son interlocuteur, qui avait fait tourner la femme pour la poster face à lui :

– Bien sûr que c'est moi. Aurais-tu préféré quelqu'un d'autre ?

Ses mains s'appuyaient de plus en plus sur ses hanches, pinçant son hématome, ce qui la fit grimacer. Devinant très bien ce qui se passait, le garçon prit malin plaisir à accentuer la pression de ses doigts le temps de quelques secondes, avant de retirer sa main du corps blessé.

– Pauvre chérie.

Soraia ne lui répondit toujours pas, créant en lui un mélange d'impatience et de colère. La brunette prit son bol chaud et tenta de faire un pas en avant, mais il lui attrapa le bras promptement :

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant