Chapitre 64

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Cinq mars.

Tamryn tapait nerveusement sur le volant de sa voiture. Le soleil venait tout juste de se lever, et il avait fait des insomnies la moitié de la nuit. Ça faisait trois jours que Soraia était rentrée en Russie. Avec pour toute compagnie deux grosses valises et ses larmes. Elle était venue toquer à la porte de la maison, au milieu de la journée. Et il fallait bien avouer que le blond avait été très surpris de la trouver là.

C’est qu’il avait quitté le Portugal pour la fuir elle.  

Mais bon ça faisait plus d’un mois à présent, et il avait eu le temps de s’en remettre.

– Soraia mais que…

Elle avait éclaté en sanglots pour se réfugier dans ses bras. Le russe n’en n’avait pas plus attendu pour la serrer contre lui.

– Chut… hey bébé tout va bien je suis là d’accord ?

Tamryn était, comme on a déjà pu le remarquer, ce style de personne à donner des surnoms niais tels que « bébé, mon cœur, princesse, chérie » à un peu tout le monde, en particulier les personnes dont il était proche.

C’est ainsi que Soraia et Tamryn s’étaient retrouvés comme au point de départ. Dans la maison de leur enfance. Là où ils avaient échangés leur premier baiser. Fait leur première fois. Là d’où venait la majorité de leurs souvenirs. Sauf qu’ils n'étaient que tout les deux à présent, sans parents ni Meleti. Et qu’ils n’étaient plus en couple, juste deux êtres humains reliés par un lien indescriptible.

La jeune femme fuyait la douleur imposée par Joâo et Inacio, et ce n’était surtout pas pour se réfugier avec une autre peine de cœur inconsolable. Si elle était venue ici, c’est parce qu’elle savait qu’elle pouvait toujours compter sur le blondinet, quoiqu’il arrive.

Et celui-ci n’avait aucune envie de tout recommencer à zéro. Il n’était pas dupe, se savait émotionnellement instable et se rendait compte de tout le chemin qu’il avait parcouru jusqu’ici. Hors de question de retomber dans les bras de la brunette, bien que cela soit très tentant.

– C’est à cause de qui ? Avait-il terminé par demander sur un ton dangereux. Bien qu’il se doute déjà de la réponse. Les deux patrons de la femme, sans aucun doute. Si elle était ici, dans cet état, ce n’était qu’à cause d’une seule chose. Eux deux. Et la manière de laquelle ils avaient réussi à briser son cœur.

C’est ainsi que Tamryn se retrouvait ce mercredi cinq mars au matin, au volant de sa voiture qu’il mit quinze minutes à démarrer tellement il hésitait. Soraia dormait encore, et il lui avait laissé un petit mot sur la table à manger pour prévenir de son absence.

Après un certain moment passé au volant, la boule au ventre, il arriva à l’endroit voulut. Se gara sur le grand parking. Le bâtiment face à lui lui donnait froid dans le dos, et une sensation de mal-être s’empara de lui alors qu’ils s’approchait de ces immenses murs d’un blanc sale, recouvert de barbelé aux extrémités.

La personne de l’accueil le dévisagea de la tête aux pieds, surprise de recevoir quelqu’un dès le petit matin.

– Поэтому ? C’est pour quoi ?

– Посещение. Une visite.

La dame haussa les sourcils, baissant ses lunettes de lecture pour mieux observer le blond :

– Вы записались на прием? Vous avez pris un rendez-vous ?

Il se redressa, tâchant de ne pas paraître intimidé, et répondit franchement :

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant