Chapitre 36

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La soirée et le dîner s’étaient passés en présence d’Anastasia, Idalina, Tuan, Inacio et Joâo. Petit cercle fermé, dont Soraia avait la fâcheuse tendance à avoir l’impression de s’être incrustée.

On avait encore essayé de lui faire enfiler une robe tout bonnement minuscule et bien trop osé, et après une heure de bataille la brunette avait réussi par négocier une simple tenue longue et volante, couleur bordeaux.

Elle n’avait malheureusement remarqué l’arnaque qu’en enfilant celle-ci. Bien trop tard pour avoir le temps de mettre autre chose.

Elle n’avait jamais eu le dos aussi découvert de toute sa vie, ayant presque l’impression de se retrouver nue. C’était horrible. Idalina semblait quant à elle plutôt satisfaite, vu les yeux pétillants qu’elle arborait en voyant la portugaises sortir de la salle de bain :

– Tu es splendide !

– Je suis ridicule oui… Ronchonna la jeune femme d’une voix boudeuse.

– Ducon aimerait bien te voir comme ça pourtant. Lança Anastasia d’une voix mielleuse.

– Trouduc ne saurait pas se contrôler avec cette vison de toi. Lui rétorqua Soraia sur le même ton.

Car oui, Anastasia était peut-être une mafieuse malfaisante, une tueuse de sang-froid, un assassin hors pair ou tout ce que vous voulez, elle pouvait ce montrer étonnamment surprenant avec ces moments de normalité qu’elle s’accordait parfois. Comme, en compagnie de sa meilleure amie, offrir des surnoms d’insultes enfantines à leurs ex réciproques.

Trouduc pour le Jayson Apo Ti Thalassa d’Anastasia.

Ducon pour… un garçon dont croyez-moi, vous ne voulez pas connaitre l’identité.

Toujours à côté de Joâo. Toujours la main lacive du garçon contre sa cuisse. Toujours le regard terrible que leur lançait Inacio. Toujours ses joues qui s’empourpraient de rouge, son corps qui tremblait, ses fourmillement qui montaient dans son bas ventre. Ça en devenait lassant.

Enfin non !

Rien ne pouvait être lassant tant que l’un des deux garçons étaient dans la pièce…

Inacio la connaissait plus que Joâo. Elle s’était confiée à lui, et en quelque sorte ils étaient plus proches. Comme si un lien plus… émotionnel les réunissait.

Mais Joâo l’approchait plus qu'Inacio. Il se montrait plus avenant, touchait son corps plus régulièrement, lui faisait ressentir ses frissons purement charnels la traverser. Sauf à table, bien sûr, où elle avait toujours cette même main brûlante posée sur sa jambe.

Le dîner étaient des sushis. D’excellent sushis faits maison par Idalina et Tuan. Spécialité asiatique, avaient-ils dit fièrement annoncé en plaçant sur la tables les mets exquis à en saliver. Tuan était coréen, et sa copine restait passionnée par cette région du globe. Et Soraia, elle, se souvenait de cette photo du couple d’assassin en tenue de combat asiatique qu’elle avait trouvé lors de ses recherches sur les Deathstrokes… sans aucun doute, cette histoire la rendait complètement barjot.

Idalina et Anastasia avaient toutes deux des tenues à manches courtes. Et les yeux de la brunette finirent par rencontre ce tatouage. Sur l’avant-bras gauche. Vous savez, mi-horloge, mi-rose des vents. Elle fixa la motif durant de longues minutes, comme obnubilé par celui-ci.

Anastasia portait ce tatouage. Mais aussi Idalina, Joâo, Inacio. Elle aurait bien voulu croire à une sorte de symbole familial, mais la russe n’était nullement apparentée à ses patrons. Soraia se souvint alors du matin où elle avait revu la blonde. Le premier réflexe du deuxième fils avait été de lui dire qu’elle faisait partie de sa famille… c’était vraiment étrange.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant