Chapitre 84

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— Pourquoi ne prêtes-tu pas allégeance ?

Nous étions le premier octobre. Cela faisait très exactement un an que Soraia était entrée dans la vie d'Inacio, venant toquer un beau matin à la porte de la villa, tout timide, comme nouvelle femme de ménage.

« Nace, la fille est là ». Voilà les premiers mots qu'elle avait entendu de la part de ses nouveau patrons. Peu rassurant, même froids et discriminateurs. C'était Joâo qui les avaient prononcés, de manière complètement indifférente.

La brunette fronça les sourcils et se retourna vers son interlocutrice, Idalina. Edouardo était également présent. Ces deux-là devaient bien être ceux avec qui elle avait le plus d'affinités. Elle les aimait particulièrement par leur bonne humeur et la façon douce et amicale avec laquelle ils l'abordait.

Voilà quelques semaines, en effet, que cette question se faisait de plus en plus récurrente. Les gens murmuraient, la dévisageait. Elle voyait bien la tristesse et l'incompréhension d'Inacio face à son refus d'intégrer une bonne fois pour toutes la Grande Européenne.

La jeune hackeuse haussa les épaules en baissant les yeux. Sa main droite vint machinalement tapoter son ventre.

— Il me faut du temps.

— J'ai l'impression que ça fait si longtemps. Soupira Idalina, visiblement désespérée. J'aimerais trop que tu sois enfin dans la famille !

La portugaise sourit :

— Moi aussi.

— Mais qu'attends-tu alors ?!

— Le bon moment, je ne sais pas...

La mafieuse grogna, lançant un regard dépité à Edouardo qui ne put s'empêcher de rire :

— Laisse-là, tu la harcèles !

— Eh bien si elle donnait allégeance elle ne serait plus harcelée. Marmonna l'adolescente de dix-neuf ans comme une gamine.

Le Capi Italien lança un regard désolé à son amie, avant de frapper amicalement la Deasthroke. Mais à peine eut-il le temps de toucher l'épaule féminine que celle-ci lui avait saisit le poignet pour retourner son bras dans son dos et le plaquer à terre.

Il heurta le sol en gémissant, sous l'air satisfait de son adversaire qui lui fit une pichenette dans la nuque avant de la lâcher.

— Sinon, Soraia, tu viens ce soir ?

— Heu... où ça ?

— Tu sais, la réception que Nace a décrite « remplie d'hommes que je vais écarteler vivants s'ils jettent ne serait-ce qu'une œil sur vous », répondit la sœur du Parrain tout en mimant les guillemets de ses mains.

— Ah, oui. Oui, oui, je viens.

— Incroyable ! Répondit Idalina tout en se levant d'un bon. Je vais faire de toi une bombasse tu vas voir !

— Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Répondit nerveusement Edouardo, qui imaginait déjà la tête de son patron s'il voyait la portugaise marcher au milieu d'une assemblée masculine avec tous ses atouts bien en valeur.

Mais il n'insista pas plus alors qu'il recevait un regard noir de la mafieuse, qui répliqua durement :

— C'est une très bonne idée. Elle rit et repris d'un air espiègle :

— J'ai hâte de voir la gueule de Nace !

Comprenant qu'elle n'avait aucune chance de raisonner la jeune Osabio, Soraia se laissa entrainer à contre-cœur, sous le regard compatissant de l'italien.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant