Chapitre 71

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Les yeux d'Inacio s'ouvrirent avec difficulté. Il plissa les paupières, agressé par la lumière vive de la pièce. Le mafieux tenta de se redresse, mais une main se plaqua brusquement sur son épaule pour le forcer à se rallonger.

Il croisa alors le regard froid de son frère. Assis sur une chaise, à ses côtés.

Le garçon toussa un grimaçant, et son ainé lui tendit un verre d'eau qu'il s'empressa de boire.

- Merci.

- Tu m'as fait peur. Dit calmement le futur Parrain, laissant apparaitre dans sa voix de la colère, beaucoup de colère, ainsi qu'une pointe de tristesse.

Se rappelant d'où venait la douleur avant qu'il ne perde conscience, Inacio posa brutalement la main sur sa poitrine. Comprenant ce geste, Joâo répondit aux questions silencieuses de son frère :

- La balle a ricoché avant de t'atteindre, la puissance est minime. Elle s'est arrêté à la frontière de ton poumon, qui s'est légèrement perforé.

Il acquiesça.

- On t'as endormi, puis tu as continué ta sieste tout seule.

- Nous sommes ? Demanda-t-il d'une voix encore affaiblie.

- Le trente juin.

- Je vais me lever... Grommela-t-il tout en rassemblant ses forces pour se redresser sur le lit. Il grimaça en portant la main à son bandage, jurant dans sa barbe contre la douleur. Au même moment, le médecin de son père arriva :

- Inacio reste allongé merde. Avait grondé celui-ci. Mais le mafieux l'ignora complètement, se contentant de lui jeter un regard noir :

- Deux jours que je me repose, c'est fini.

- Oui et j'ai bien fait de t'administrer des sédatifs à ce que je vois !

Le jeune homme soupira et s'appuya sur l'épaule de son ainé pour tenter de se lever. Mais en vain, il retomba immédiatement sur le lit, alors que son frère jurait un grimaçant. Un balle lui avait justement touché l'épaule lors de la fusillade. Le docteur haussait la voix :

- Tu vas me faire le plaisir de rester au lit encore aujourd'hui ou tu vas ouvrir ta suture. Et tu vas manger, sans râler. Prendre tes médicaments. Point final.

Abel était médecin en chef de la Mafia depuis de nombreuses années. Il avait aussi ce tatouage dessiné sur l'avant-bras gauche, montrant qu'il faisait partie de l'élite. C'était une de ces rares personnes à connaitre la véritable identité de Joâo, Inacio et Idalina comme enfants Osabio. En même temps, c'est lui qui avait fait naitre les deux petites jumelles, dernières de la famille, alors qu'il n'était encore qu'un simple infirmier.

Inacio voulut n'en faire qu'à sa tête, mais en voyant le regard dur de son ainé, il finit par se recoucher, déjà impatienté.

Joâo resta à ses côtés, visiblement décidé à ne pas partir.

Le blessé ferma les yeux, se remémorant les évènements.

Oui, il avait bien cru y rester.

Il revoyait le regard que son frère lui avait lancé, juste avant qu'il ne s'écroule dans ses bras.

Un regard horrifié.

C'est qu'il avait cru perdre son petit frère. Son âme-sœur.

Être âme sœur, ça ne signifiait pas avoir une relation de couple. Cette notion désignait simplement deux personnes dont l'âme était liée par un lien invisible. Et invincible. Entre Joâo et Inacio, c'était même plus fort que ça. Leurs âmes ne faisaient qu'une.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant