– Soraia ? Soraia ?
La brunette sortit brusquement de ses pensées, en sursautant. Elle observa ce qui l’entouraient. Ils étaient assis à une table, et une bouteille d’alcool y était posée. À côté d’elle se trouvait Idalina, qui la regardait avec un air inquiet gravé sur le visage. Et en face il y avait les deux frères, qui l’observaient sans retenue.
Elle sentait son corps trembler, ses yeux humides, prêt à pleurer. Honteuse, le corps de la portugaise se rigidifia instantanément alors qu’elle baissait la tête.
Ça lui faisait toujours ce même effet. Ces souvenirs. La panique.
Son corps et son esprit s’étaient depuis quelques temps alliés pour former un barrage face à ces évènements appartenant au passé de la jeune femme. Et au moindre moments où elle osait se les remémorer, elle paniquait. Comme cette fois où elle s’est évanouie en soirée à la villa, après l’évocation de White Swan, la prison qu’elle avait malheureusement fréquentée. Elle posa ses mains moites sur ses cuisses, cessant du mieux qu’elle pouvait ses tremblements.
– Eh, ça va ?
Elle hocha vivement la tête, faisant froncer les sourcils de son interlocutrice, peu convaincue :
– T’es sur ?
– Oui oui, c’est passé c’est bon. Dit-elle en souriant faussement avant de rajouter :
– C’est à cause des flashs.
Back.
Des flash-backs.
Demi-mensonge.
Les secondes passèrent rapidement. Suivi des minutes. Et des heures. De nombreuses femmes tournaient autour d’Inacio et Joâo, qui se contentaient de les ignorer royalement.
Trop obnubilés par cette silhouette féminine, vêtue d’une combinaison sapin, qui se déhanchait au beau milieu de la piste en compagnie de leur petite sœur. Celle-ci se mouvait dans sa robe argentée, attirant quelques corps masculins qu’elle repoussait sans ménagement. C’est que malgré son air d’angelot, l’adolescente était une assassin professionnelle, et une mafieuse réputée. Et ce n’étaient pas quelques individus bourrés de testostérone et en manque de sexe qui allaient se mettre en travers de son chemin.
La cadette leur lançait quelques coups d’œil arrogants. Elle les narguait. Leur montrait bien que elle, elle avait cette possibilité de coller son corps contre celui de la portugaise en face d’elle. De poser ses mains sur ses hanches, sentir son odeur. Et Soraia dansait. Insouciante. Finalement heureuse d’avoir ce pur moment de détente qui s’offrait à elle. Et puis elle appréciait bien Idalina. La brunette était vive et joyeuse, c’était une personne vraiment agréable qui lui changeait bénéfiquement de la personnalité froide des deux frères.
Les deux femmes finirent par retourner à leur table et se saisirent de leur verres. L’alcool qui coulait dans leur sang ne semblait pas leur suffire. Elles s’assirent, buvant deux gorgés du liquide fort qui leur brula la gorge.
Inacio et Joâo étaient étonnés, de voir que la violette tenait si bien à l’alcool. Elle n’était, loin de là, pas à son premier verre et semblait pourtant assez en forme.
La portugaise restait mal à l’aise, dans cet atmosphère étrange qui régnait lorsque les deux frangins et leur petite sœur étaient ensemble. Cette famille est tout de même étrange, se disait-elle intérieurement, dubitative face à cette façon silencieuse et glaciale qu’ils avaient pour communiquer entre eux. Et finit donc son verre cul sec, retournant sur la piste.
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Longue vie au prince Joâo
ספרות נוערIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...