Joâo n'avait pas annoncé à son cadet qu'il avait rompu sa relation avec la violette, mais il n'en n'eut pas besoin. Car au vu de la mine affligée de la brunette qui essayait tant bien que mal de faire comme si tout allait bien, la discussion qu'elle avait due avoir avec le premier des fils se devinait facilement.
Elle dormit chez elle, cette nuit-là, et celles qui suivirent.
Soraia arrivait plutôt bien à cacher sa peine.
En fait, elle s'en réjouissait.
Parce qu'elle se rendait compte que le mafieux ne l'avait pas fait souffrir, finalement. Sur le coup, ça avait fait mal, sans aucun doute. Mais c'était une réaction totalement humaine et naturelle. Bien sûr, elle avait eu les vingt-quatre-heures suivantes un peu déprimées.
Et maintenant, tout allait mieux.
Elle ne pouvait s'empêcher de sourire.
C'est qu'elle avait réussi à tenir sa promesse. À ne pas développer de sentiments amoureux envers quiconque. Oui, bien sûr qu'elle avait ressenti quelque chose lorsqu'il l'embrassait ou touchait son corps. Mais elle était simplement attachée à lui.
Et elle se rendait compte qu'être attaché à quelqu'un ne signifiait pas forcément être amoureuse de lui.
Victoire sur ses démons intérieurs.
- Soraia !
Inacio était assis dans le salon avec son ainé lorsqu'il interpella la jeune femme.
- Oui ?
- Nous aurions besoin de toi ce soir.
Elle acquiesça tout en s'avançant vers les deux hommes, se demandant ce qu'ils attendaient d'elle.
- Nous avons une réunion à haut risque, ton aide serait précieuse.
Le visage de la brunette se figea, alors qu'elle s'asseyait sur un fauteuil. Elle n'avait aucune envie de raccompagner ses patrons à l'un de leurs petits comités illégaux et se retrouver coursée par l'armée, à les voir tuer de sang-froid tous ceux qui se dressaient sur leur chemin.
- C'est que... Commença-t-elle d'une voix peu rassurée.
- Ne savons pertinemment que tu ne souhaites pas nous raccompagner à une soirée de ce type. Commença à expliquer Inacio. L'un de nos contacts pour la drogue vient nous rendre visite. Ils nous propose une réunion de négociation dans un établissement de Lisbonne, qui n'est pas en lien avec la Mafia. C'est un cartel Américain nommé La nouvelle génération de Jalisco, et depuis notre dernière rencontre qui s'était transformée en altercation, on les soupçonne de s'être ralliés aux Zetas et Golfos, qui ont décidé il y a peu de nous déclarer la guerre.
- Et... ma place dans tout ça ? Interrogea la portugaise.
- Nous n'avons pas trouvés tous les plans des bâtiments où nous nous rendons. On a cependant noté la présence de caméras de surveillance, probablement pour permettre à leurs hommes de tout surveiller et planifier. Comme nous craignons sérieusement une embuscade, nous te demandons de tout contrôler, à distance : de la villa avec ton ordinateur. C'est dans tes compétences, nous le savons pertinemment.
- L'accès aux caméras est probablement sécurisé.
- Tu as l'après-midi et le début de soirée pour surmonter ces difficultés.
- Et si je n'y arrive pas ?
- Tu y arriveras. Répondit froidement Joâo.
- Admettons que j'y arrive : je surveille... et je fais quoi si quelque chose se passe ?
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Longue vie au prince Joâo
Teen FictionIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...