Tamryn monta dans l'avion, poings serrés. L'hôtesse de l'air lui fit les yeux doux, mais il lui lança un regard si mauvais qu'elle en eut probablement peur et lui tourna le dos dans la même seconde.
Il était en deuxième classe. Le siège 287-B, tout au fond, côté hublot. Il s'y assit calmement, posant son sac entre ses pieds et laissant sa tête retomber lourdement sur le dossier. Par la fenêtre, juste cette piste de décollage qui semblait s'étendre à l'infini. Il imagina Soraia, avec son jolie visage, son adorable carré plongeant et ses beaux yeux violets.
Elle lui manquait déjà.
Le russe ferma les yeux, essayant de calmer les tremblements de son corps en serrant encore plus ses poings. Il sentit quelqu'un s'asseoir à ses côtés mais resta dans la même position. Les hôtesses de l'air commencèrent leur discours sur la sécurité, mais il ne les écouta même pas, enfoui dans ses tumultueuses pensées.
Pour une fois, Anastasia n'avait rien prévu. Elle ne savait même pas que le blond allait prendre le même vol qu'elle. Un sourire s'afficha son visage lorsqu'elle l'aperçut, et elle s'assit à la place qui lui était réservée, juste à côté de lui. Le garçon ne bougea pas d'un poil, et elle se permit de l'observer de la tête aux pieds. Il n'était pas dans un pitoyable état, menotté, recouvert de sang et épuisé, comme la première fois qu'elle l'avait vu.
Elle remarqua qu'il tremblait. C'était curieux, de remarquer à quel point son for intérieur s'exprimait sur son corps. Sa mâchoire crispée, son épiderme qui frémissait au moindre mouvement de l'air. Probablement était-il très affecté de la situation et de son départ.
C'est seulement lorsque l'avion décolla qu'il daigna ouvrir les yeux, observant à travers le hublot d'un air à la fois triste et satisfait.
Puis il posa les yeux sur elle. Son regard translucide s'arrêta sur son visage, pour la détailler sans indiscrétion de la tête aux pieds. Non pas qu'il semblait intéressé par son physique, mais disons plutôt intrigué. La blonde garda tout de même son assurance. Le garçon ne pouvait pas la reconnaitre, il ne l'avait vu qu'avec un bandana. Ce serait remarquable, voire même impossible, qu'il réussisse à faire le lien.
- Bonjour. Dit-elle alors, pour le couper dans son inspection. Il arqua un sourcils en répondant :
- Bonjour. Puis il se rappuya sur le dossier, observant par la fenêtre les nuages gris qu'ils étaient en train de traverser.
Anastasia haussa les épaules et se plongea dans la lecture du journal qu'on lui avait donné à l'aéroport. Rien de très intéressant, mais de quoi faire passer le temps. Et de toute façon, avec les sept heures de trajet qui l'attendaient, elle n'avait pas grand-chose d'autre à faire.
Le garçon à ses côtés dormit la première heure. Son visage enfin décontracté, il ressemblait presque à un enfant. Ses cheveux blonds tombaient sur ses yeux, alors que sa tête restait immobile, appuyée sur le dossier de son siège. Elle prit le temps de l'observer.
Il avait l'apparence d'une personne tout à fait normale. Un style vestimentaire assez lambda, ni bijoux ni maquillage, ni gonflette lui donnant un corps de stéréotype masculin.
On voyait quand même sur les traits de son visage que c'était un homme torturé par le monde qui l'entourait. Submergé par ses émotions et arrivant à peine à garde la tête hors de l'eau.
De légères turbulences firent bouger l'avion, réveillant le jeune homme au passage. Il fronça les sourcils avant de soupirer et ranger ses cheveux, qui cachaient ses yeux bleus presque transparents.
Son regard se posa sur elle, et ils se fixèrent quelques longues secondes. Puis Anastasia lui lança un sourire typiquement féminin et inutile, avant de se replonger dans sa lecture.
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Longue vie au prince Joâo
ספרות נוערIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...