Idalina prit l'avion pour l'Asie ce samedi matin, comme prévu. Comme ses ainés, Soraia avait cru comprendre qu'elle aussi était dans les affaires, ayant créé son réseau de manière individuelle. Cependant tout restait assez flou. Mais la brunette ne le relevait pas, comprenant l'anonymat que la famille avait besoin d'entretenir. Cela accentuait cependant sa curiosité. Pour qui travaillait-elle ? Si ça se trouve, elle avait affaire aux enfants de deux personnalités qu'elle connaissait très bien. Tout cela était bien trop troublant.
Le samedi passa rapidement, et elle se rendit chez elle pour son jours de repos presqu'à reculons.
Prokhor était là, devant la télévision et une bière à la main. Il ne salua même pas sa fille, donnant bien plus d'attention au match de foot qu'il suivait. Une pizza était posée sur les genoux de l'homme. Bien sûr, il ne s'en était commandé que pour lui et les placards étaient vides. Elle allait devoir se lever tôt le lendemain, espérant trouver un magasin ouvert le dimanche. La brunette se contenta d'une mince bout de main presque racit qui trainait là. Cela devrait suffire à combler les gargouillement que son ventre faisait résonner...
Elle se laissa tomber sur son lit, épuisée par la maigre nuit de la veille. La soirée avait tout de même été fort sympathique. Cela faisait si longtemps qu'elle ne s'était pas un peu amusée.
Et si longtemps qu'elle n'avait pas ressenti cette chaleur alors que le regard d'un homme se posait sur elle.
Depuis lui, en fait. Les blessures ne s'étaient jamais complètement refermées. Le feu ardent jamais éteint. L'amour qu'elle lui vouait n'avait jamais cessé de vibrer.
Mais ce regard désireux que Joâo avait posé sur elle... Elle rougit en se remémorant ces quelques instants.
Ça changeait la donne. Complètement. Jamais elle n'aurait pensé être à ce point attiré par ses patrons. Et voilà que plus elle vivait avec ces deux hommes mystérieux, plus elle les découvrait petit à petit. Plus ils l'attiraient.
Elle se réveilla par la faim de dimanche-là, et trouva heureusement un centre commercial ouvert, lui permettant d'acheter de quoi faire les repas pour les prochains jours. Soraia était de retours chez elle à dix heures. Son père semblait toujours dormir, et elle s'empressa de ranger toutes les courses, afin qu'il évite de se mettre de mauvaise humeur dès le début de la journée. Affamée, la portugaise s'empara d'une demie baguette et d'un pot de confiture et monta dans a chambre sur le pointe des pieds. Elle mangea tranquillement, observant l'extérieur par sa fenêtre. Beaucoup de leurs voisins avaient décorés leurs maisons. C'est que les fêtes de fin d'année approchaient à grand pas. Les pères Noëls pendaient sur les toits. Les guirlandes aux gouttières. On apercevait derrière quelques vitres la silhouette de nombreux sapins brillants de mille feux.
Et chez elle il n'y avait rien. Pas une petite boule.
Sa mère adorait Noël. Alors qu'elle était encore là, encore bien en vie et de ce monde, ils fêtaient chaque année cet évènement. La maison brillait, une petite musiques envahissait l'air et les comblaient de bien-être. Mais il a fallu qu'elle meurt. Laissant un mari inconsolable qui se plongea dans l'alcool et la violence. Et une fille dont l'existence se gâchait, se noircissait et apparaissait de plus en plus irrécupérable à chaque jour qui passait.
Pour devenir ça. Cette jeune femme détruite par le passée, le cœur irréparable. Angoissée par le monde, apeurée par tout ce qui bougeait. Bouffée par autant de remords que de regrets.
Du jour au lendemain elle avait perdue à la fois sa famille et l'homme qu'elle aimait.
Soraia enfouit un bout de pain dans sa bouche, tentant de ne plus y penser. C'était du passer. S'apitoyer sur son sort et sa vie ne servait à rien. Penser à l'ancienne elle qui croyait avoir un futur heureux tout tracé devant elle était inutile.
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Longue vie au prince Joâo
Teen FictionIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...