Chapitre 59

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Petit chapitre bonus en ce 8 mai pour la victoire de 1945 !

⭐⭐⭐

C'est en pleurs que Soraia se glissa dans son bain.

Quand allait-elle cesser de se faire martyriser par ses démons ?

Elle était douée en informatique, sans aucun doute, et les mafieux n'avaient pas pensés à désactiver le Bluetooth de leurs oreillettes avant de les éteindre. À l'aide de celui-ci et de ses propres écouteurs toujours connectés, elle avait réussi à remonter jusqu'aux appareils pour les rallumer.

Fière de cette petite victoire, Soraia s'était levée. Inutile d'écouter leurs conversations probablement peu intéressantes, elle allait enfin se détendre.

Hélas, tout ne se passa pas comme prévu, car les mots qu'elle entendit l'interpelèrent immédiatement. Elle augmenta le son, par pur curiosité.

Son visage blêmit à l'entente de ces paroles.

Elle en crut vomir.

Soraia Sonhador entendit toute la conversation. De A à Z.

Elle n'aurait pourtant pas cru qu'Aldo allait tout raconter à Inacio et Joâo. La jeune femme savait que l'homme appartenait à la Mafia et y était entièrement dévouée. Mais de là à dire ainsi ses secret de famille...

Elle en avait les larmes aux yeux.

Et heureusement, mais heureusement qu'elle était au courant de toute l'histoire. Même plus. La brunette savait que son père avait été en contact avec le portugais, pour des raisons qu'elle ignorait et ne voulait pas savoir, la seule chose qui l'importait était que son géniteur lui avait parlé de lui comme un grand homme en qui elle pouvait avoir « confiance ». Oui, confiance avec des guillemets car dans ce monde-là, il faut toujours être sur ces gardes, juste au cas où.

Oui, elle savait que son père était hacker et lui avait servit de maitre pendant deux ans. Par un certain nombre de détails consternant sur sa vie privée et sur sa mère, l'homme le lui avait fait comprendre. Ils avaient très peu parlés, et le plus important c'est cet accord final qu'ils avaient conclu ensemble :

Ne jamais se voir.

Ils n'avaient jamais vécus ensemble, et étaient comme deux parfaits inconnus rencontrés dans les rouages d'internet et qui se partageaient leurs compétences. Venait de là s'installer une génétique commune, mais qu'importe.

Soraia Sonhador restait Soraia Sonhador.

Avec pour seul figure paternel un Russe dénommé Prokhor, qui avait épousé sa mère. Et qui, lui, avait bien voulu s'occuper d'elle.

La jeune femme resta près de deux heures dans le bain, jusqu'à ce que l'eau devienne totalement glaciale. Elle s'était calmée, avait remis ses pensées en ordre. Du moins concernant son père, car ce n'était pas du tout un vécu traumatisant pour elle, et autant dire qu'elle n'en avait plutôt rien à faire. Ce qui la perturbait, c'était plutôt qu'Inacio et Joâo allaient finir par connaitre toute sa vie dans les moindre détails. Et ça, il ne fallait pas que ça arrive.

Par contre, ce qui s'était passé alors qu'elle sauvait les mafieux d'une embuscade, elle allait probablement en faire des cauchemars pendant très longtemps. Inacio qui brisait la nuque d'un homme. Leurs tatouages qui semblaient vraiment important, surtout les deux phrases gravées sur le corps de l'ainé. Toutes ces balles qu'ils s'étaient prises sous ses yeux. Tout ce sang, ces cris, cette panique. Cette surcharge électrique qu'elle avait faillit générer.

Elle soupira.

Plus qu'à attendre que le temps passe, et qu'elle arrête d'y penser.

Les deux frères rentrèrent donc le lendemain, en fin de journée. Soraia avait passé une nuit horrible, remplie d'insomnies. Sa journée s'était résumée à trainer comme un zombie dans la villa, n'ayant même pas le courage d'aller explorer le jardin pour trouver les deux chiens, même si ce n'était pas l'envie qui lui manquait.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant