Chapitre 18

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– C'est quoi ce bleu ? Nous étions à la dernière semaine de novembre. Les deux frères étaient d'un habitude à ne pas se mêler des affaires des autres surtout qu'il n'était pas vraiment intéressé par celle-ci lorsqu'elles ne les concernaient pas. Mais voilà presque deux mois que Soraia travaillait pour eux, et ce petit corps de femme était revenu, trop de fois à leurs goûts, avec des marques violacées sur sa peau.

Ils voulaient juste s'assurer qu'elle n'allait pas mal. Et puis, il fallait bien dire que cette jolie brunette aux yeux violets les intéressait fortement. Alors ils voulaient savoir pourquoi elle revenait parfois avec des hématomes.

La jeune femme sursauté face à la phrase prononcée par Joâo, alors qu'ils mangeaient ensemble. Elle répondit maladroitement, comme d'un air coupable :

– Je suis tombée dans ma douche.

– Vraiment ? Lança Inacio en plissant les yeux. Elle acquiesça alors vivement pour affirmer ses propos. Trouvant ça louche, le deuxième fils continua calmement :

– Nous avons comme l'impression que tu tombes très souvent dans ta douche dans ce cas.

Elle rougit, déglutit difficilement et renchérit :

– Il ne faut pas s'inquiéter. Souvent aussi, je bouge beaucoup la nuit depuis des années, c'est normal.

Loin de là d'être satisfait mais se contentant de ces réponses, les frangins haussèrent les épaules avant de rapporter toute leur attention sur leur déjeuner. À leurs côtés, Idalina qui était restée au Portugal avait observé la scène attentivement. Elle allait bientôt retourner en direction de Shangaï après avoir été appelé en tant qu'assassin professionnel.

La cadette des Osabio était très vite retournée dans sa propre maison, ne revenant que peu de fois à la villa. Mais elle s'entendait bien avec Soraia, appréciant l'innocence et la gentillesse de la jeune femme.

Edouardo arriva dans l'après-midi. Habitant en Italie il n'était donc pas très loin de Lisbonne et passait régulièrement chez les Osabio. C'est qu'il s'entendait à merveille avec les deux frères.

Et était le meilleur ami d'Idalina. Mais pas seulement meilleur ami dans le sens que tu me connais plus que toi-même. Aussi dans le sens où on couche ensemble après une peine de cœur. En plus simple, lorsque la jeune femme s'engueulait avec Tuan et passait l'une de leur milliers de ruptures, elle retrouvait l'Italien assez rapidement et leurs hormones à vif prenaient le dessus sans qu'eux même ne cherchent à les contrôler.

Edouardo n'était pas amoureux d'Idalina. Idalina n'était pas amoureuse d'Edouardo. Ils étaient juste meilleurs amis, saupoudrés d'une petite dose de plan-cul.

Et ça, les deux frères Osabio l'avalaient de travers. Un de leurs hommes osait coucher avec leur petite sœur. Alors qu'ils avaient douze ans d'écart en plus ! Ho, combien de fois avaient-ils eu envie de rompre le cou du futur Capi, lui offrant une mort lente et douloureuse...

Le reste de l'équipe arriva pour dix-huit heures. Ils avaient quelques finitions à terminer sur une importante affaire.

Dans une de ces salles du sous-sol dont Soraia était interdite d'accès, il y avait la salle de réunion. Joâo présentait à ses hommes le déroulé l'action sur laquelle ils travaillaient pour la énième fois. Les principaux concernés étaient Inacio et Feodor. Le jeune homme russe de vingt-cinq ans était bien sûr l'un des membres du Caporégime, avec pour charge cinq pays : la Suède, Finlande, Estonie, Lettonie et Lituanie. Il était une figure importante car ayant en charge des régions géographies proches de la Russie et parlant très bien cette langue qui lui était maternelle, le garçon était souvent confronté à la Bratva.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant