Chapitre 37

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Inacio était partit seul ce matin-là, très tôt et en direction du palais royal. Il avait convenu d'un rendez-vous avec Léna, l'héritière du trône portugais qu'il considérait presque comme sa petit sœur.

La brunette arriva pile à l'heure, le visage tout joyeux. Il faisait encore nuit et elle éclairait autours d'elle à l'aide de son téléphone. Ils se retrouvaient toujours au même endroit : au niveau d'une petit entrée de l'enceinte royale, fermée par un portail de fer électrifié. Elle s'assit sur le haut mur de pierre et le jeune homme ne tarda pas à la rejoindre, se faisant immédiatement enlacer par l'adolescente.

- Joâo n'est pas là ?

- Non, désolé.

Elle semblait plutôt déçue mais se repris vite. Plongée dans l'obscurité, il ne pouvait pas observer le visage de la portugaise, mais le connaissait de toute façon par cœur. Elle avait un petit minois souriant et angélique, de beaux yeux marrons qui pétillaient joyeusement. Ses longs cheveux châtains et légèrement bouclés tombaient en cascade dans son dos. Du haut de ses un mètre soixante-sept, elle n'avait pas un corps de mannequin mais restait quand même très belle.

- Tu peux enlever ton bandana tu sais.

- C'est trop risqué.

Elle soupira en haussant les épaules, et comme pour se justifier il continua alors :

- Tes chiens de gardes pourraient débouler d'un moment à un autre.

Car si Léna était un princesse millionnaire, il ne fallait pas se fier aux apparences. Derrières ses sourires impulsifs et sa joie de vivre se cachait une jeune femme en quête d'amour et de liberté. Enfermée dans cette prison dorée depuis de nombreuses années, elle avait interdiction de sortir de l'enceinte des jardins royaux et se trouvait toujours colée à un binôme de gardes du corps. Elle n'avait, pour faire simple, aucune vie privée. Et ses rêves se réduisaient à la normalité de ce monde, comme un jour pouvoir se balader librement dans les rues de Lisbonne ou encore aller voir la mer.

Pas étonnant qu'elle ait appris à manier à la perfection l'art de la fugue...

- À ce propos ! Je suis bientôt à mon quatre-centième binôme !! Tu te rends compte !

Elle avait lancé ces mots si impulsivement en écartant les bras comme une enfant déséquilibrée. Si bien qu'elle serait tombée du mur tête la première dans la gadoue si le mafieux ne l'avait pas rattrapée au dernier moment. Un rire cristallin sortit de la bouche féminine, et elle continua :

- Si mes calculs son bons je serais arrivée à ce nombre au début de l'été !

Elle trépignait d'excitation, fut déséquilibrée encore une fois. Et cette fois Inacio n'eut pas le temps de la rattraper avant qu'elle ne chute... Du côté extérieur à l'enceinte, pile devant la caméra. Il grommela quelques jurons alors que la princesse éclatait d'un rire franc et sauta pour arracher sèchement l'engin de surveillance.

- Petite Léna, tu es une vraie catastrophe. Lança-t-il avant de sauter à son tour du mur pour se tenir à ses côtés. Son pyjama blanc et le gros manteau beige dont elle s'était vêtu était maintenant marron de terre, mais elle semblait parfaitement s'en accommoder.

- Et un binôme en moins, un !

Il sourit face à tant d'énergie. En effet, à chaque fugue, les gardes de protection rapprochés chargés de surveiller la jeune femme étaient licenciés. Et elle allait arriver au quatre centième. Oui, il y avait vraiment de quoi s'inquiéter. Cette gamine était folle.

Avant-même qu'il n'ai eut le temps de le remarquer, l'héritière du trône portugais avait sautée dans ses bras pour l'enlacer tendrement. Il se laissa faire, pas vraiment à l'aise, mais frotta amicalement ses cheveux.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant