Chapitre 76

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Soraia fut projeté en arrière.

De nombreux jours s'étaient écoulés : nous étions à la mi-juillet, et ni de la Mafia ni des cartels n'offrait de répit à leurs ennemis. Le conflit ne se terminera qu'à l'épuisement d'un des deux clans. Ecraser pour mieux dominer.

Le dos de la fille aux yeux violets heurta le sol avec violence alors que les balles filaient dans la pièce, après avoir fait exploser les vitres en mille morceaux.

Le corps d'Inacio l'écrasait de tout son poids. Il lui avait littéralement sauté dessus, pour la protéger de la fusillade. Ils n'étaient pas au QG, mais dans une petite maison en bordure de Cancun, afin de se resourcer un peu loin du champ de bataille et des autorités. Nuit et jours, des sirènes de police sonnaient en ville. Les militaires n'osaient pas s'infiltrer au cœur du conflit, ce qui était parfaitement compréhensible. Nombre d'entre eux étaient corrompus, mais n'était pour l'instant pas passés à l'action. Ils se contentaient alors de protéger les civils du mieux qu'ils pouvaient, laissant les gangs régler leurs affaires.

Les deux amants étaient seuls, dans cette maison. Face à ils ne savaient combien d'hommes qui n'attendaient que de pouvoir les tuer.

Inacio sortit deux armes de sa poche, pour en tendre une à la brunette. C'était un modèle de Para Ordnance, le P14-45. Elle s'en saisit de manière hésitante, avant de le lui redonner brutalement :

- Je ne peux pas... Chuchota-t-elle de manière désespérée.

Le mafieux, d'un air froid, lui fourra de force l'arme à feu dans la main. Les coups de feu avaient cessés, signe que leurs assaillants allaient soit partir aussi vite qu'ils étaient arrivés, soit entrer dans la maison.

En marchant à quatre pattes pour éviter les fenêtres, ils se dirigèrent jusqu'à l'étage. Le canapé était juste à côté de la porte, et ils basculèrent celui-ci pour faire un barrage. Puis, le mafieux plaqua avec lui sa bien aimée contre le mur. Sans un bruit, osant à peine respirer.

La porte du rez-de-chaussée mit quelques secondes avant de s'ouvrir en un fracas. Des beuglements humains accompagnaient les hommes qui mettaient chaque pièce sens dessus dessous, pour essayer de trouver leurs proies.

Puis ils commencèrent à monter les escalier. Immédiatement, les premiers aperçurent le canapé en plein milieu de l'embrasure de la porte, en haut des marches. Ils crièrent pour avertir les autres.

Le corps du futur Consigliere était tendu au maximum. Bandana simplement placé devant son visage lui donnant un air dangereux, il donna un bout de tissu identique à la jeune femme afin qu'elle préserve son identité. En effet, Getulino avait autorisé une dérogation à Soraia afin qu'elle puisse porter le bandana lors de leur mission au Mexique.

- Tu restes derrière moi. Ordonna-t-il sèchement.

Les balles commençaient déjà à fuser dans le camp adverse. Ils avaient des mitraillettes, et tiraient à l'aveuglette. Le seul but étant d'ôter la vie, qu'importe qui se trouvait en face. Inacio plongea son regard vert dans les yeux féminins avant de se projeter brutalement à découvert, légèrement protégée par le canapé. Il pointa avec son arme, visa, tira plusieurs fois faisant crier de rage ses assaillants. Puis le mafieux reprit sa place contre le mur. Une goutte de sueur perlait sur son front.

- Six. Dit-il simplement, indiquant le nombre de ceux qui les attaquaient.

Puis il se replaça dans l'embrasure de la porte, cette fois-ci accroupi derrière de canapé comme dans une tranchée de guerre. Il fallait à tout pris les empêcher de gravir celui-ci, où c'était perdu pour eux.

- Je... que... on fait quoi ?! Demanda Soraia d'une voix faible, à peine audible à cause du brouhaha de la fusillade.

Il serait seul, l'homme aurait sauté dans la masse. Il se serait battu, à mains nues. Ils les auraient peut-être tous tué.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant