Chapitre 19

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Seuls Edouardo et Idalina avaient dormis à la villa des deux frères cette nuit-là. C'est donc avec eux que Soraia prit son petit déjeuné, le lendemain matin.

Elle ne comprenait pas. Ne comprenait pas pourquoi la jeune femme et l'Italien étaient si proches. Ils avaient dormi ensemble. Dans la même chambre. Probablement avaient-ils fait plus que dormis, d'ailleurs, et elle chassa en rougissant ces pensées de son esprit.

Elle qui croyait que la brunette était en couple avec l'un de ses patrons. Toutes ses théories s'effondraient d'un seul coup. C'était étrange, parce qu'Idalina ne l'avait pas nié lorsqu'elle lui avait demandé si l'un des deux frangins étaient son petit-ami. Et puis il y avait toujours cette complicité entre les trois jeunes gens, ce regard possessif qu'ils se lançaient régulièrement.

Et ces coups d'yeux hargneux qu'Inacio et Joâo avaient lancés à Edouardo hier soir, alors qu'il était assis dans un fauteuil, la jeune fille sur ses genoux.

Même regard que Feodor avait reçu lorsque les deux frères avaient déboulé, la veille, en plein milieu de leur discussion. Elle sentait encore la main brûlant de Joâo posé sur son corps, et les yeux intenses d'Inacio l'observer longuement. Elle frissonna à se souvenirs, ne cherchant même pas à comprendre le pourquoi du comment les deux hommes l'avaient séparés du russe.

Perplexe, elle ne put s'empêcher, tout en mangeant, d'observer le présumé couple avec des yeux ronds. Idalina finit par le remarquer, et elle rit doucement avant de lancer en direction de la femme à tout faire :

– Eh bien Soraia, qu'est-ce qu'il y a ? Tu m'as l'air complètement perturbée !

L'intéressée rougit brusquement en baissant les yeux, ce qui fit sourire doucement Edouardo :

– On ne va pas te manger tu sais.

– Alors ? Rajouta Idalina, curieuse.

La portugaise déglutit difficilement avant de demander d'une petite voix :

– Je... je suis désolé c'est très indiscret mais... vous êtes ensemble ?

Les deux mafieux ricanèrent en même temps, et ce fut la femme qui répondit :

– Non. Meilleurs amis.

– Avec quelques ambiguïtés volontaires. Rajouta Edouardo d'un air malin.

Soraia cligna vivement des yeux, assimilant les informations. Sur sa lancée, elle osa même poser une autre question, s'étonnant elle-même :

– Mais... Idalina... qui es-tu par rapport à Inacio et Joâo ?

Elle attendait la réponse avec impatience, s'étant déjà imaginée mille et une choses en l'espace de quelques secondes à peine. Membre de la famille, proche, amie, collègue de travail... Tant d'adjectifs qui se superposaient les uns aux autres. Comme pour se décontracter un peu, elle porta son verre d'eau à sa bouche alors que son interlocutrice commença à parler d'un air visiblement amusé :

– Jaw et Nace ? Elle rit doucement. Ce sont mes grand frères.

Ces mots avaient été dit calmement, comme si cela était parfaitement logique, dans l'ordre naturel des choses. Surprise, la brunette faillit s'étrangler avec l'eau qu'elle buvait, toussa violemment avant de rougir de sa maladresse.

Frères et sœurs ?

Ils étaient frères et sœurs ?

Elle ne savait même pas si ça l'étonnait ou non. C'était le vide total dans sa tête. Face à elle, les deux amis se levèrent en même temps, ayant fini de petit-déjeuner. La brunette s'approcha de la femme de ménage, lui lançant d'un air complices :

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant