Chapitre 27

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On lui avait dit le stricte minimum. Donc, juste que ce dimanche soir elle allait accompagner Joâo et Inacio à une soirée de mondanités dans le centre de Lisbonne. Qu'il lui fallait une tenue classe, et que tout allait bien se passer, son statut de figure féminine allait suffire pour l'intégrer. Mais rien d'autre.

La néant informatif.

Même néant qui lui avait servit de résultats lors de ses recherches sur le Cygne, à son grand désespoir. En effet, Soraia avait tant bien que mal essayé de rentrer dans les ordinateurs des deux frères, mais sans succès. À son étonnement, ses patrons avaient eu plus de moyens que prévu pour sécuriser leur système informatique. Il lui avait été impossible d'y entrer. Un puissant anti-virus lui avait tout d'abord ralentit la marche, et elle avait réussi à le détourner tant bien que mal. Pour se faciliter la tâche, elle avait essayé à distance de craquer le mot de passe des ordinateurs. Mais sans succès ! Même avec ton logiciel performant fait pour. Les deux hommes ne semblaient pas inconscients et semblaient avoir mis un verrouillage aussi compliqué que le sien. D'au moins seize caractères, chiffres, lettres et symboles confondus. Et avec aucune ou très peu de probabilité qu'un algorithme quelconque le trouve.

Joâo et Inacio jouaient là sur un niveau élevé d'amateurs. Presque de professionnel. Et c'était à la fois excitant et frustrant pour la jeune femme.

Elle remarqua également qu'aucune donnée ne flottait en dehors de l'ordinateur. Tout était bien enfouis dans les disques durs de ceux-ci. Ou peut-être, encore, sur le même type de clef-USB qu'elle-même utilisait. Et si c'était le cas, il n'y avait malheureusement rien à faire.

Leur système de sécurité était très bien, et surtout très vicieux. Elle s'était vu le contourner tant bien que mal plusieurs fois, parfois confrontée face à une impasse lui obligeant de faire demi-tour dans ses manœuvres.

Elle s'attendait à tout sauf à un tel résultat. Rarement elle s'était vu faire face à un tel mécanisme. Et cela ne faisait qu'ajouter une preuve à la puissance et célébrité des deux frères.

Mais qui étaient-ils donc ?

Leur vie était si secrète que ça en devenait maladif.

Maladif pour eux de la protéger.

Maladif pour elle de la percer à jour.

Et là, voilà qu'elle se retrouvait à les accompagner à un gala, sans savoir dans quoi elle allait mettre les pieds. Inacio avait sortit quelques robes, apparemment conseillées par sa sœur Idalina. Et au vu des goût des Osabio, il fallait bien s'en douter, les tenues étaient loin d'être chastes ou introvertis. Son ventre se serrait d'une boule d'angoisse alors qu'elle s'observait dans le miroir, en sous-vêtements.

Un bleu ornait son dos, vers le bas, non loin de la colonne vertébrale et la faisait atrocement souffrir. Bannissant l'option du dos nu. Son épaule droite était encore marquée par les cicatrices d'une assiette que Prokhor lui avait sauvagement lancée. La dureté avait fait apparaitre un hématome, et l'objet s'était brisé en mille morceaux, griffant sa peau plus ou moins profondément. Elle devait mettre des manches longues. Et puis, elle avait aussi cette cuisse droite, qui était rouge. Souvenir du dernier passage de Tamryn à la maison. Une larme coula sur sa joue à son souvenir. Ho, pourquoi le blond s'était-il métamorphosé ainsi en un monstre ? Pourquoi avait-il fallu qu'il suive son père dans la violence ? Mais dans tous les cas, elle n'allait pas non plus pouvoir s'habiller court.

La brunette croisa les bras en se rapetissant sur elle-même, mal à l'aise. Elle avait cette horrible impression de faire tâche. Avec son corps et son esprit tout cabossé, au milieu de ces gens si parfaits.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant