Chapitre 47

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Soraia faisait les cents pas dans la villa depuis plusieurs heures. Depuis la veille, en fait. Elle n'avait pas dormis de toute la nuit, alarmée par ce silence assourdissant qui répondait à ses inquiétudes.

Les deux frères et Anastasia s'étaient enfermés dans le sous-sol, avec Prokhor et Tamryn.

L'angoisse était si grande qu'elle en pleurait. À bout de nerfs, elle s'observa dans le premier miroir venu pour découvrir les immenses cernes qui ornaient ses yeux violets. Sa peau avait une teinte cadavérique.

Elle perçut dans la glace une silhouette apparaitre derrière elle. La brunette se retourna vivement, regardant d'un air effaré Inacio. Il avait une énorme tâche de sang dans le cou. Et aucun doute, ce n'était pas le sien.

- Qu'avez-vous fait... Gémit-elle en observant la marque pourpre.

- Ils te battent.

- N'impliquez pas Tamryn...

- Pourquoi tant s'attacher à un homme qui a osé lever la main sur toi ? Lui avait-il demandé d'une voix où l'on pouvait entendre un élan de colère.

- Parce que contrairement à toi je suis humaine ! Je ne sais pas j'ai un cœur !

- Nous avons un cœur.

Bien qu'il soit très bien caché, censuré, torturé, il était là.

- Et et votre cœur ne proteste pas quand vous faites du mal à un homme que j'aime ?

- Tu l'aimes. Le mafieux avait légèrement penché la tête sur le côté, attendant la suite.

- Oui je l'aime !

Il grimaça intérieurement.

Pas aucun doute, il avait bien un cœur.

Un cœur qui venait de se pincer douloureusement.

- Tu ferais tout pour lui ?

- Oui.

- Pourquoi avoir rompu ?

- Ce n'est pas parce qu'on s'aime qu'on est capable de vivre ensemble sans se détruire.

C'est bien pour ça que Joâo avait supprimé toute forme d'émotion de son être, et qu'Inacio les restreignaient au maximum. C'était trop puissant, trop compliqué. Impossible à décrypter pour la plupart du temps. Ça rendait faible, ça nous mettait dans les pires situations.

Il fit un signe de tête, intimant à son interlocutrice de le suivre.

Direction le sous-sol.

- On va dans votre bureau caché ?

Il sourit intérieurement. Cette phrase avait eu don de le détendre, en lui rappelant l'étendue du talent que possédait la jeune femme. À se demander si elle se rendait vraiment compte de sa puissance.

- Tu avais raison.

La brunette fronça les sourcils et trottina jusqu'à sa hauteur. Elle semblait épuisée, à se demander comment elle tenait encore debout.

- À propos de quoi ?

Un rictus se plaça sur son visage et il tourna la tête vers elle pour répondre :

- Nous avons bien un deuxième sous-sol.

Où se trouve, entre autres, une prison et salle de torture.

Des petites paillettes se mirent à briller dans les iris violets, montrant la certaine fierté qui l'avait saisi.

- Il y a quoi dedans ? Demanda-t-elle alors qu'Inacio ouvrait la porte du premier sous-sol, celle où elle n'était encore jamais entrée. Il faisait extrêmement noir dans la pièce, de fait on ne voyait même pas ses mains. Soraia chercha à tâtons un interrupteur mais l'homme la coupa dans son geste, lui saisissant la main pour l'entrainer et ainsi lui montrer le passage.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant