Chapitre 20

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Comme prévu, Soraia se rendit timidement dans le bureau de Joâo, à l'heure dite. Et comme le mois dernier, elle trouva l'ainé assis et son cadet debout à ses côtés. Elle s'approche fébrilement et prit place sur le siège qu'on lui montrait.

- Bien. Commença Joâo. Es-tu satisfaite de ton poste ?

- Oui, très. Répondit-elle en acquiesçant vivement.

- Des demandes ? Et si tu souhaites démissionner, c'est tout de suite et pas plus tard.

Son sang se figea en entendant la brutalité avec laquelle ses mots avaient été dit. Elle hésita presque avant de répondre d'une petite voix :

- Non non, j'aime beaucoup travailler pour vous. La brunette observa les deux hommes, comme pour tenter de déchiffrer sur leurs visages si sa réponse les satisfaisait. Mais ils se contentèrent d'acquiescer à l'unisson, et le premier fils reprit :

- Nous sommes prêt à te garder pour ce troisième mois. Mais le poste va requérir quelques conditions supplémentaires d'autant plus que les Fêtes de fin d'année approchent.

Elle hocha la tête, attendant la suite. Réalisant également quelques chose. Joâo ne parlait jamais en temps normal. Ce n'était pas très difficile à cerner. Mais lors de ces entretiens, c'est toujours lui qui menait le fil de la discussion. C'était étrange, d'autant plus que tout le reste du temps ce n'était presque qu'Inacio qui lui adressait la parole.

- Il faut que tu continues à rester très disponible et souple au niveau de tes horaires et des nuits passées ici. Il se peut également que tu nous accompagnes à quelques réunions ou soirées d'affaires. Ta présence à Noël ou au Premier de l'an, peut-être même les deux, sera demandée.

La brunette écarquilla les yeux, surprise.

Comment ça elle allait les accompagner dans leur domaine privé ? Eux qui étaient si discrets sur leur vie ! Et être aux fêtes de fin d'année avec eux ? Cela l'arrangeait, bien évidemment, de ne pas avoir à passer ces moments en compagne de Prokhor ou Tamryn, mais comment cela se faisait-il qu'ils lui annoncent ceci ?

- Vous êtes sûr de vouloir que je commence à vous accompagner dans votre vie privée ?

Cette remarque sembla agacer ses deux interlocuteur, et Joâo lança d'une voix froide, très vite complété par son frère :

- Ce n'est pas notre vie privée.

- Notre statut nous demande la participation à de nombreux comités. Mondanités entre autres. Il est possible que tu nous y accompagnes. En tant que femme à tout faire, tu fais partie de notre vie alors c'est l'ordre logique des choses.

- Mais Idalina ou même Clémentine par exemple ? Continua-t-elle, peu convaincue.

- Idalina a une vie à côté. Un autre rôle. Et Clémentine n'est pas portugaise.

Et la voix du premier fils termina sèchement :

- On est assez grand pour prendre ce genre de décision et mettre un place un tel contrat.

Elle déglutit face à la dureté avec laquelle ces mots avaient été prononcés. On lui tendit un papier, à signer de toute évidence. Elle s'empara silencieusement d'un crayon, comprenant que ses importunes interventions avaient énervé ses supérieurs. Satisfait, Joâo se saisit du dossier avant de le mettre dans un tiroir, qui referma calmement. Puis, il posa les mains sur son bureau. Cette aura puissant qui émanait de lui obnubilait totalement la jeune femme.

Longue vie au prince JoâoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant