Nous étions le trois janvier. Soraia était partie hier soir alors que ses patrons, Anastasia et Idalina n'étaient pas encore rentrés. Tuan lui avait affirmé et répété qu'elle pouvait dormir à la villa, elle n'avait cependant pas osé rester car n'ayant pas été invité proprement par Joâo ou Inacio. C'était leur maison, elle n'allait quand même pas s'incruster ainsi sans leur autorisation...
Elle revint donc un peu avant huit heure le lendemain, après une éprouvante soirée. Tamryn était de plus en plus déstabilisant, et Prokhor, qui sentait bien que son fils se détachait peu à peu de son influence, lui forçait la main de plus en plus violemment.
Tamryn n'était pas mauvais, dans le fond. Le beau blond ne pouvait juste pas vivre sans un pilier. Quelqu'un qui le comprendrait, le soutiendrait quoiqu'il arrive, comme l'avait été Soraia autrefois. Sans ça, il n'était rien, errant au milieu des gens et s'attachant bien trop vite à ceux-ci, se mettant à la suite du premier qui semblerait le prendre sous son aile même si c'est en réalité une domination déguisée. Comme son père.
On aurait dit qu'il revenait à cette période où il avait commencé à changer. Il s'énervait, devenait mauvais, lui criait dessus et la frappait parfois. Et d'un coup il se rendait compte de ses actes. Se mettait à trembler, pleurer de temps en temps et regardait ses mains avec horreur. S'excusant sans arrêt.
Il n'arrivait pas à se contrôler, vrillant complètement, les pensées en vrac.
Soraia n'en dormait presque pas. Des cernes se reflétaient sous ses yeux, qu'elle prenait soin de maquiller.
La villa était silencieuse lorsqu'elle arriva, et la brunette se demanda alors à quelle heure étaient-ils tous rentrés la veille. Tard, probablement, sinon ils ne seraient pas encore dans leurs chambres à l'heure qu'il était.
Et puis, non seulement elle avait des problèmes chez elle avec son père et son frère, mais voilà aussi que son esprit était torturé sur son lieu de travail. Ne lui laissant aucun répit, et c'était épuisant. Autant physiquement que mentalement. Seulement deux jours qu'elle était dans cette situation, mais elle n'en pouvait déjà plus. Elle avait une relation avec Joâo, purement charnelle, mais une relation quand même. Et Inacio lui faisait-il encore de l'effet, malgré ça ? Bonne question. Une chose était sûre, c'est que son cœur était divisé entre deux hommes : son ex petit ami et le deuxième fils.
Et que son cerveau avait pour une fois réussi à maitriser la situation en choisissant Joâo. Affirmant que c'était la meilleure solution, celle ou sa vie serait le moins compliqué. Où elle serait heureuse, dans les bras d'un homme protecteur qui ne pouvait lui apporter aucun ennui.
Ah, qu'il était beau cet utopisme...
Soraia n'avait pas grand-chose à faire aujourd'hui et décida de ranger et nettoyer la chambre qui lui était prêtée. C'était une grand pièce aux tons blanc, gris et noir qu'elle commençait à apprécier, se l'appropriant du mieux qu'elle pouvait. Comme avec cette photo d'elle et sa mère qui trônait sur la table de nuit. Ces souvenirs la firent sourire. Elle lui manquait terriblement, la vie était tellement plus simple quand elle était encore là...
C'est vers neuf heures qu'elle quitta ses appartements pour se rendre à l'étage des chambres de ses patrons pour nettoyer le couloir. Ils ne devraient pas tarder à se réveiller, maintenant. Et justement, avant même qu'elle n'ait eu le temps de s'emparer de l'aspirateur, une porte s'ouvrit.
Elle ne savait pas si c'était la chambre du premier ou du deuxième fils.
Dans tous les cas ce ne fut aucun des deux hommes qui en sortit premièrement.
Mais Anastasia.
La blonde était vêtue d'un simple peignoir et l'on pouvait facilement deviner le corps nu de la russe sous le tissu. La salive de Soraia se bloqua dans sa bouche. Elle devinait trop bien ce qui s'était passé, connaissant assez sa meilleure amie pour comprendre la situation quand on la retrouvait dans ce genre de tenue.
VOUS LISEZ
Longue vie au prince Joâo
Genç KurguIl n'y a qu'une seule règle concernant Joâo et Inacio Osabio : Ne jamais les approcher. Et qu'un seul risque si l'on ignore cette règle : La mort. Voilà, c'est aussi clair que de l'eau de roche. On ne fréquente pas les fils aînés de la Grande Mafia...