Chapitre 7 : Photographie.

732 41 1
                                    

LÉANDRE.

Jeudi 08 juin, 13H20.

Je sors du terrain d'entraînement des garçons. Ils ont beaucoup à faire aujourd'hui puisqu'ils jouent contre la Bulgarie ce soir à Saint-Denis. On part pour les entrainements au stade de France vers 17H. En attendant, les joueurs se sont entraînés ici.

Ça fait un petit moment que les garçons sont partis manger à la cafétéria, j'étais en train de regarder les photos que j'avais pris. En parlant de photo, j'ai parlé à mon oncle du fait que j'aimais bien prendre les garçons en photo pendant les entrainements, la vie quotidienne et les matches. Il m'a dit de voir avec la photographe officielle de l'équipe pour lui montrer.

Sauf qu'apparemment, puisqu'elle est proche d'Adrien, je ne suis pas trop le bienvenu dans son bureau. Elle m'a recalé deux fois. J'avoue que j'ai pas trop envie de m'en prendre un troisième.

J'arrive près de la cantine et je vois Antoine en train de parler avec une brune. Ils sont tous les deux dans le corridor. Je m'arrête avant qu'ils ne me voient. Je ne sais pas ce que j'ai à écouter les conversations d'Antoine.. à croire que ça en devient une habitude.

— Oui mais peut-être que si tu essayais d'apprendre à le connaître, tu saurais qu'il est vraiment génial. Léandre.. c'est une bonne personne avec du talent. Dit Antoine à la femme.

— J'ai essayé de me présenter à lui.. le premier jour, le soir lors du dîner et le lendemain à votre premier entraînement. Rétorque une voix féminine : la photographe. Il avait pas l'air enclin à la conversation ou à socialiser.

— Il a perdu beaucoup et a enduré beaucoup dans sa vie et tu le sais car mon oncle a prévenu tout le monde. Ajoute Antoine. Il a juste peur de s'ouvrir aux gens..

Mon corps se fige. Comment ça mon oncle a prévenu tout le monde que j'avais enduré et perdu beaucoup dans ma vie ? Donc, en fait, tout le monde me prenait par pitié à la seconde où ils m'ont vu ?

— Bouhou.. lâche la photographe. On a tous perdu et enduré beaucoup de choses dans notre vie, non ?

— Elia ! s'écrit Antoine, semblant énervé. Tu te souviens quand tu as rejoint le staff lors de la coupe du monde ?

— Oui..

— Tu te souviens que tu sortais d'une relation très toxique qui t'avais mise très mal ?

— Oui, pas besoin de me le rappel-

— Et bah si. Rétorque Antoine. Parce que quand toi tu étais mal, on était là pour toi, aussi dur que ça a été pour te faire sortir de ta coquille. Tous les deux, on est aujourd'hui des personnes différentes.

Antoine reprend sa respiration.

— Je sais qu'aujourd'hui je suis clairement une meilleure version d'Antoine Griezmann que j'ai pu être auparavant. Je continue toujours de grandir mais au moins je fais des efforts. Fais-en autant.

J'entends ses pas s'éloigner. Je déglutis et décide de monter directement dans ma chambre, sans ne passer par la cantine.

J'entre dans ma chambre et me jette sur mon lit. Alors comme ça, mon oncle a vraiment prévenu le staff, et les joueurs, que j'étais quelqu'un qui avait enduré et perdu beaucoup dans sa vie.. super.

ANTOINE.

Je suis avec une assiette. Celle de Léandre, précisément. Il n'est pas venu manger ce midi, je me dis qu'il doit sûrement être en train de bosser ses photos dans sa chambre alors je vais lui apporter une assiette. Je suis assez inquiet pour lui, j'ai peur qu'il fasse une bêtise. En même temps, qui n'aurait pas peur en étant au courant de son passé.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant