Chapitre 50 : Sous le regard de la lune.

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ANTOINE.

5h du matin.

Nous sommes allongés dans le lit. Nous n'avons pas discuté depuis ce moment, nous sommes juste allés nous doucher, et nous coucher. On a regardé un film, puis un autre, et un autre. Le sommeil ne veut pas nous entraîner dans les bras de Morphée. Trop de choses se passent dans ma tête pour que je puisse considérer de m'endormir. Léandre aussi, sûrement.

Je suis allongé, ma tête posée sur son torse. Je ne veux pas le quitter. D'habitude, je suis plutôt celui qui le conforte, qui l'enlace, qui le tient. Ce soir, c'est lui. J'en ai besoin. J'ai besoin de savoir que lui aussi est là, d'une façon.

Il a sa main posée sur le haut de mon dos, faisant des petits cercles comme pour m'apaiser.

— Tu dors ? Me demande-t-il après des heures de silence.

Je ne réponds pas vocalement, je fais juste un signe négatif de la tête sur son torse.

— Ça va mieux ?

Sa voix est douce, et sa question est tellement étrange. J'ai l'impression que les rôles sont inversés. Alors que je suis sur le point de répondre, je repense à toute cette situation et je ne peux empêcher mes yeux de s'humidifier. Putain.

— Ça ira. Je réponds d'une petite voix.

Il ne dit rien.

— J'ai fait le bon choix, tu sais. Décider de revenir pour toi, je ne le regretterai jamais. M'avoue-t-il. Je savais que tu me laisserais jamais tomber, peu importe les circonstances.

Mais j'ai failli. Voilà ce que j'aurais voulu dire. J'ai failli te quitter. J'ai failli te laisser tomber dans une période sombre. Putain, mais qu'avais-je en tête pour penser que c'était une bonne idée ? L'abandonner alors qu'il pensait à se mutiler ? Comment ai-je pu croire que ça l'aiderait ? Que sa mère, qu'il voit rarement maintenant et qui n'a très peu assisté à son évolution depuis un an aurait su l'aider mieux que moi ? Je suis vraiment con.

— Est-ce que tu m'en veux ? Ne serait-ce qu'un petit peu ? Lui demandé-je, ne bougeant pas d'un poil.

Je n'ose pas me redresser pour lui faire face, j'ai peur. Peur d'affronter son regard, peur d'encore plus voir que je l'ai blessé. Peur.

— Non. Répond-t-il sereinement. Pas du tout.

Et là, ma curiosité est piquée. Je me redresse et tourne ma tête vers lui. Il me regarde en affichant un léger sourire, portant ses lunettes de vue pour la télévision. Ses yeux verts ressortent encore plus avec le marron de sa monture. J'aime le voir avec ses lunettes, il ne les remet que depuis récemment, ses migraines revenant plus fréquemment.

Je peux voir dans ses yeux qu'il est sincère, et ça me surprend. Pourquoi ne m'en veut-il pas ? Même un petit peu, je le comprendrai. Comment j'ai pu essayé de lui faire ça ? Je l'aime tellement, c'est l'amour de ma vie.

Il est tellement beau, généreux, attentionné, et drôle. Ses cheveux bruns, dont quelques boucles retombent sur son visage, sont quelque chose que j'adore chez lui. J'aime tout, même le petit grain de beauté près de sa bouche.

Je retiens les larmes de couler, reniflant.

— Pleure pas. Dit-il en venant poser sa main sur la mienne.

— Je pleure pas, je mens en venant essuyer mes yeux avec mon autre main.

Ma bouche tremble, tentant de calmer mes émotions. Je sens mon coeur palpiter fort, mais j'inspire et j'expire doucement, pour calmer tout ça.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant