Chapitre 42 : Didier.

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LÉANDRE.

14h40.

Antoine et moi sommes convoqués dans le bureau de mon oncle. Il veut sûrement me parler de la proposition qu'il m'a fait hier. Il veut que je devienne le photographe officiel de l'équipe à partir de janvier. C'est ainsi que je lui avais donc parlé de mon projet de clinique infantile que je veux mener avec Antoine.

Je m'y dirige donc, y rejoindre Antoine qui avait fini de se préparer avant moi. J'arrive devant le bureau de mon oncle, la porte est ouverte. J'y vois Antoine sur le canapé, il a l'air pensif et triste. Je m'approche donc, laissant la porte légèrement entrouverte.

— Hé... je m'en doutais que ça n'allait pas du tout. Dis-je en restant debout devant lui. Parle-moi, Anto..

Il relève la tête vers moi. Je vois encore mieux sa détresse.

— La réunion avec Adrien, ça n'a mené à rien à part me faire insulter et attaquer par rapport à notre relation. M'annonce-t-il. J'ai pas pu subir ça longtemps alors je suis parti.

Putain. Je m'en doutais que notre relation allait causer autant de dégâts. J'ai l'impression de ruiner sa vie, son monde. J'ai l'impression de tout ruiner et, malgré ça, il continue de m'aimer. Je prends une longue respiration.

— T'as tenté de rediriger la discussion sur ce qui comptait vraiment ? demandé-je.

— Oui.. enfin.. j'ai essayé.

— Et Didier ? Il t'a défendu au moins ? M'enquis-je de demander, en espérant que ce soit bel et bien le cas.

— Non.. fin, je sais pas.. peut-être, j'en sais rien.

Je suis surpris. Mon oncle ne l'a même pas défendu ? Sérieusement ? Après, je ne m'attendais pas à ce qu'il mette sa position en danger pour une telle histoire. Mais bon, je reste son neveu..

Je viens m'asseoir sur le canapé à côté d'Antoine. Je prends sa main dans la mienne.

— Je savais que ça allait mener à ça, Anto. C'est pour ça que je ne voulais pas que tu tentes de l'éjecter, même en passant par le président de la fédération. Ces gens là, ils sont toujours crus.

Il soupire. Il sait que j'ai raison, mais c'est plus fort que lui.

— Oui.. mais je misais tout sur cette infime chance que ça marche. Et là, je me dis que si ça ne fonctionne pas, je vais devoir faire un choix : continuer à jouer avec lui ou partir..

Je sens, rien qu'à sa voix, que cette situation le ruine. Et, au final, ça fait sens avec ses nuits agitées.

— C'est ça que tu rumines toute la nuit ces derniers temps. Lui dis-je.

— Je rumine ? Demande-t-il en riant, tournant son visage vers moi.

— Oui, oui.

Je viens caresser sa main pour tenter de l'apaiser un minimum. On reste comme ça pendant quelques instants, à se regarder. Il finit par venir poser sa tête contre mon épaule. Je dépose un baiser dans ses cheveux.

Soudainement, Didier entre dans son bureau. Il ne ferme pas la porte et nous regarde, comme surpris. Antoine se redresse.

— Hé, le salué-je.

Il a l'air assez remonté, je peux cependant déceler de la déception dans ses yeux.

— Tu m'as laissé te faire cette proposition alors que tu savais pertinemment que tu allais mettre ton projet en place à Madrid ! S'exclame mon oncle. T'as autant d'irrespect pour moi pour ne pas me le dire ?

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant