Chapitre 55 : La Saint-Valentin.

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LÉANDRE.

Sept mois plus tôt, Madrid.

Aujourd'hui, c'est la Saint-Valentin. Notre toute première. C'est une fête que je n'ai jamais particulièrement aimé, ni détesté. Je trouve ça mignon de voir des couples se célébrer, même si ce n'est qu'une seule fois dans l'année et que je ne trouve pas cela suffisant. Mais, d'un autre côté, je déteste que ce soit autant commercial. Je pense pas que ce soit nécessaire de dépenser mille euros de cadeaux pour prouver qu'on aime quelqu'un. Et je sais que ça peut sonner culotté, en sachant que j'ai moi-même acheté un cadeau pour Antoine, mais je n'ai pas dépensé je ne sais combien d'argent. Ça reste raisonnable — du moins, je pense.

Je sais qu'Antoine aime beaucoup cette fête. En fait, il aime chaque occasion qui lui permet de m'offrir quelque chose. Comme je déteste qu'il m'offre des choses en général, ne voulant pas à ce que l'on pense que je suis avec lui pour son argent, je sais qu'il a déjà acheté des trucs. Si je le connais bien, il a dû m'acheter des fringues, un bijou, une boîte de chocolat de noir et un bouquet de mes fleurs préférées : les pivoines.

Je me prépare, tentant de me faire beau. Mes cheveux poussent de plus en plus, j'essaie de les laisser pousser. Ça fait depuis cet été à vrai dire. Je me donne comme objectif de ne pas les couper pendant un an, même si ça me démange comme pas possible. Alors les coiffer, c'est une vraie torture. Souvent, je les sèche juste et laisse le naturel faire — donc des boucles pas parfaites. Là, j'ai envie d'être bien, alors je m'applique pour que mes boucles soient vraiment belles et pas trop rebelles.

J'ai décidé d'opter pour une tenue pas trop compliquée même pas trop banale. Je suis alors parti sur un pantalon cargo noir à pattes pas serrées, un t-shirt blanc avec un blaser noir. Le tout accompagné d'une paire de converses noires hautes. J'enfile le bracelet et le pendentif qu'Antoine m'avait offert l'été passé. Je viens attacher ma montre à mon poignet gauche.

Avec Antoine, on déteste s'habiller trop classe, du genre smoking ou quoi. On trouve ça plutôt kitch, alors même pour des sorties comme celles-ci, on tente de bien s'habiller mais de pas s'imposer des tenues que l'on aime pas.

Une fois préparé, je descends au rez-de-chaussée. J'attrape mon portefeuille, son cadeau et je file à la voiture pour aller le rejoindre.

Je le rejoins dans un restaurant plutôt huppé. Je m'en doutais qu'il n'allait pas partir sur le dîner romantique aux chandelles isolé. Depuis que notre relation a été dévoilé au public, il nous fait enchaîner sorties publiques sur sorties publiques, s'en fichant complètement de s'afficher — malgré son agression il y a trois mois. Il se trouve devant l'entrée du restaurant, en plein centre de Madrid. Il y a un monde phénoménale pour la Saint-Valentin, c'est dingue.

Je souris en le voyant. C'est ma bulle de bonheur dans les moments durs que je vis depuis quelques mois. J'enchaîne panique sur panique, mais dès que je suis avec lui, c'est comme si tout s'évaporait hors de moi. Comme si je revivais. Comme si mon corps retrouvait enfin l'oxygène qui lui manquait tant pour respirer une bonne fois pour toute.

Il est plutôt bien habillé, bien que pas extravagant comme je l'avais prédit. Je m'approche de lui, il me tend un bouquet de pivoine. Je souris.

— Merci, dis-je en le prenant.

Je me penche vers lui et viens déposer mes lèvres sur les siennes.

— T'es beau, ajouté-je en me reculant de quelques centimètres.

— Toi aussi, mon coeur.

On décide d'entrer dans le restaurant. On a une table pas trop au milieu de la salle, mais pas trop isolée non plus. Parfait. On s'installe, il retire sa veste et je fais de même.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant