Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)

Chapitre 66 : L'homophobie.

LÉANDRE.

Je suis en train de chercher Antoine dans le bâtiment. Je me doute bien qu'il n'est pas retourné près du terrain, alors je le cherche à travers tous ces couloirs — qui s'avèrent être assez labyrinthiques. Je suis suivi de très près par Elsa. Elle ne dit rien, même si je sais qu'elle a quelque chose sur le coeur.

Encore un problème qui s'ajoute à un autre problème. Super. Je suis vraiment en train de passer une journée de merde. En fait, plus le temps passe et plus je me rends compte que mon oncle n'est peut-être pas autant de mon côté de que je le pensais.

En soit, je ne le veux pas nécessairement de mon côté, parce que ce n'est pas notre relation familiale qui doit jouer sur notre relation en dehors mais... mais je ne sais pas, c'est plus fort que moi des fois. Quand je vois qu'il ne prend même pas le parti d'Antoine pour un tel sujet, ça me fait sortir de mes gongs. Comment peux-tu avoir un neveu gay et ne pas le soutenir lui, ni même ton joueur — bientôt son neveu par alliance — lorsque celui-ci est persécuté pour son orientation sexuelle ?

Un tas de questions que je me pose et qui ne cessent de bouillir en moi plus les jours passent. Au début, je n'y prêtais pas tant attention que ça avec l'histoire d'Adrien. Mais là, ça fait beaucoup de choses qui s'accumulent et je commence à vraiment remettre en question la position qu'a mon oncle sur l'homosexualité au sein du football masculin.

Je me stoppe et me tourne vers Elsa subitement. Elle semble surprise d'un tel mouvement.

— Bon, tu vas me dire ce que tu as sur le coeur depuis cinq minutes ? demandé-je rapidement.

Elle me regarde et ne dit rien. Comme si elle cherchait ses mots. Comme si elle cherchait comment me dire les choses sans trop me.. vexer ? M'énerver ? J'en sais rien.

— Je.. je comprends pas comment tu peux parler à ton oncle comme ça et t'attendre à ce qu'il te soutienne. Avoue-t-elle.

Et là, c'est mon tour d'être surpris. Comment ça ? Alors parce que je réagis mal au fait que mon oncle ne me soutienne pas, ça cause le non-support de mon oncle. Comme une boucle infernale sans fin. Ça n'a aucun sens.

— Tu ne sais pas de quoi tu parles, Elsa.

Je tourne les talons et commence à partir mais elle m'arrête en plein chemin, m'attrapant par l'avant-bras.

— Je suis sérieuse, Léandre. Écoute, je sais qu'Antoine et toi, vous êtes en couple mais tu ne peux pas demander à ton oncle de passer ce lien dans son travail. Ajoute-t-elle.

— Je sais ! M'exclamé-je. De base, je n'aurais jamais mêlé ma relation familial avec ça mais.. mais putain, quand je vois comment il ne réagit pas à toutes ces attaques homophobes, comment veux-tu que je ne mêle pas le sang à ça ?

— Je sais.. mais..

— Mais quoi ?! M'écrié-je d'une telle force qu'elle recule d'un pas, surprise.

J'ai la respiration haletante, je sens mon corps chauffer. Putain, toute cette situation me met plus que mal. Où est Antoine ? Putain...

— On va le retrouver, okay ? Il doit pas être bien loin.

L'aurais-je dit à voix haute ? Ou alors elle veut juste changer de sujet et revenir sur ce qui importe le plus en ce moment-même.

— J'avais jamais vraiment remarqué à quel point tu étais amoureux de lui. Dit-elle.

Je fronce les sourcils, confus.

— Je veux dire.. ça se voit que tu l'aimes mais.. mais là, même si on peut tous les deux avoir des avis divergents sur comment tu gères certaines choses, je peux bien voir que tout ce que tu fais, c'est pour lui. Et.. je sais pas, j'avais jamais vraiment remarqué tous ces petits détails. Explique-t-elle.