Chapitre 73 : Cauchemar éveillé.

144 7 0
                                    

ANTOINE.

Ça fait plusieurs heures que Léandre est en train de conduire. Je ne sais pas pourquoi, mais il a à tout prix voulu qu'on descende rendre visite à mes parents à Mâcon. Je suis définitivement pas contre l'idée, bien que je ne comprenne pas la subite envie et cette précipitation. En fait, je ne le comprends pas tout court. Il est clairement bizarre, comme s'il me cachait quelque chose. Le truc, c'est que je n'arrive même pas à savoir si c'est positif ou négatif. J'ai tenté de savoir pourquoi, il n'a rien voulu me dire hormis : « Il faut profiter de ne pas être très loin ». Je crois qu'on a pas la même définition, m'enfin, ça ne me dérange pas.

Assis sur le siège passager, je viens poser ma main sur sa jambe, l'admirant. Il est vraiment beau, mais cet air sérieux le rend encore plus sexy qu'autre chose, caché derrière sa paire de lunette de soleil.

— Ça va, mon coeur ? Demandé-je d'une voix douce. Tu veux que je prenne le relais ?

— Non, ça va aller. Me répond-t-il en affichant un faible sourire.

Il vient poser sa main sur la mienne et la serre fort. Heureusement que c'est bientôt la fin du trajet, car je ne pense pas que j'aurais supporté encore longtemps ce long silence. En plus, ça ne lui ressemble pas, il a toujours quelque chose à dire d'habitude. J'espère que lui ça va.. putain, ça me perturbe tellement. Peut-être me fait-il encore la gueule pour hier soir ? Pourtant, on a quand même passé la nuit ensemble, on a même conclut. J'en sais rien, et ça me torture l'esprit.

Au bout d'une bonne trentaine de minutes, nous arrivons enfin chez mes parents. Théo est dehors, nous attendant. Je sors de la voiture et viens le prendre dans mes bras.

— Ça va, p'tit frère ? Demandé-je en souriant, content de le voir.

— Viens, me dit-il en se détachant de moi.

Et là, je comprends que quelque chose se trame — et c'est clairement pas quelque chose de positif. Mon coeur commence à battre de plus en plus vite. Je me tourne vers Léandre, il a le regard vide mais à la fois empli de tristesse. Putain. Putain !

Je déglutis et je suis mon frère jusque dans la maison. Je vois mon père et Maud partir rejoindre Léandre alors que Théo m'emmène à l'opposé, vers le salon. Je m'approche à tâtons, redoutant la situation. Mais qu'est-ce qu'il se passe, bon sang ?

— Théo... dis-je d'une petite voix.

Il ne répond pas et continue d'avancer. Je le suis et nous arrivons au salon. Et là, la confusion s'empare immédiatement de mon corps. Je vois un lit d'hôpital en plein milieu, ma mère étant installée dedans, regardant un programme à la télévision. Mon frère vient poser sa main sur mon épaule.

— Je vous laisse à deux, dit-il d'une petite voix avant de partir.

Qu'est-ce qui est en train de se passer là ? Pour.. pourquoi est-elle dans un lit d'hôpital ? Je ne comprends rien. Je.. putain, je comprends pas là. J'ai l'impression que toutes mes pensées se mélangent et créent un capharnaüm pas possible dans ma tête. Mon coeur bat tellement fort que j'ai l'impression qu'il est sur le point de sortir de ma cage thoracique. Mes mains commencent à trembler.

— M.. Maman ? Demandé-je en m'approchant d'elle pour la voir face à moi.

Et là, j'ai l'impression que mon monde s'écroule. Je ne la reconnais à peine. Qu.. comment c'est possible ? J'ai l'impression de voir une version d'elle tellement plus âgée et.. et différente ? Son corps est tellement fin, ses joues sont creusées. Je manque de m'écrouler, me retenant au canapé.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant