Chapitre 59 : Que faire ?

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ANTOINE.

10 mois plus tôt, le lendemain de l'agression.

Je sens que je suis en train de me réveiller. Avant même d'ouvrir mes yeux, je sens une douleur fracassante sur mon crâne. C'est horrible, comme si on venait me compresser une blessure ouverte. C'est tellement chaud, je peux sentir que c'est brûlant.

Je parviens à ouvrir les yeux avec difficulté. Je découvre un plafond blanc accompagné d'une simple ampoule. Où suis-je ? Je ne sais même pas où je suis. Je ne sais même pas où j'étais la dernière fois. Je me souviens juste d'un match. Je me souviens une foule hurlant, des voix s'entremêlent dans ma tête.

Je finis par enfin avoir les yeux bien ouverts. Je me redresse un peu, bien que ce soit compliqué. C'est là que je remarque que je suis dans une chambre d'hôpital. Tout en a l'air. Du lit à la décoration, jusqu'à la petite télévision accrochée sur le mur retransmettant les 12 coups de midi sur TF1.

Je sens un poids sur ma hanche, ainsi que sur mon bras. Je vois Léandre, endormi, assis sur une chaise. Sa tête est posée sur ma hanche, et il tient ma main dans les siennes. Je souris en le voyant. Ça m'avait tellement manqué de le voir. Il est revenu... c'est tout ce qui compte au final.

Je le vois redresser la tête, comme s'il avait senti que je m'étais réveillé. Son visage est fatigué, extrêmement fatigué. Je peux le voir aux poches arborant le dessous de ses yeux. Il les avait déjà lorsque je l'avais vu dans le bureau de Didier à son retour, mais elles n'étaient pas autant prononcées — et ça ne s'était pas arrangé en une semaine. Ses cheveux sont en bataille mais, malgré ça, il n'en reste pas pour le moins magnifique.

Sa tête se repose immédiatement, comme s'il n'arrivait pas à se réveiller. Je souris.

— Tu vas bien, mon chéri ? Demande une voix à l'opposé.

Je tourne la tête et je vois ma mère. Elle a l'air tout autant chamboulée. Je ne peux m'empêcher d'être content de la voir, malgré les circonstances.

Elle vient prendre mon autre main dans les siennes. Je hoche positivement la tête comme réponse. Elle vient déposer un baiser sur mon front.

— Je vais aller chercher ton père, il est parti prendre l'air. Je reviens tout de suite. Me dit-elle d'une voix douce.

— D'accord, je réponds en affichant un sourire.

Elle commence à partir vers la porte, avant de se stopper et de se tourner vers moi.

— Tu ne m'avais pas dit que Léandre était revenu. Fit-elle remarquer en pointant celui que j'aime.

Mon regard vient donc automatiquement se diriger sur la tête de Léandre posée sur mon corps. C'est vrai qu'il est revenu. Enfin. Comment aurais-je pu le lui dire ? Il est revenu.. la semaine dernière ? Je ne sais même pas quel jour nous sommes. Disons qu'il est revenu il n'y a pas si longtemps. Et j'ai même pas vraiment pu en profiter. J'en ai même pas profiter en fait.

Je sais qu'elle était au courant de son retour, via mon coming-out lors de la finale de la ligue des nations. Mais c'est vrai que je n'ai pas vraiment pris le temps pour parler avec mes parents depuis ce jour. Ce fut une semaine... intense.

— C'est compliqué, maman. Dis-je d'une petite voix.

— D'accord. Je reviens.

Elle part donc, refermant la porte derrière elle. Alors que je m'autorise enfin à laisser échapper un râle de douleur, je sens que Léandre se réveille enfin vraiment. Sa tête se relève et il baille.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant