Chapitre 3 : Entraînement.

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LÉANDRE

27 mai 2021, 15h35.

Je suis assis dans les tribunes privées. Les Bleus sont en train de s'entraîner pour le match amical contre le Pays de Galles qu'ils joueront à Nice le 2 juin. Je n'étais pas venu regarder le match de base, je m'étais muni de mon appareil photo pour aller photographier la nature mais je me suis dit que ça pouvait être cool de les regarder s'entraîner. Après tout, je suis bloqué ici jusque la fin de l'euro donc autant en profiter.

Ils s'amusent beaucoup plus qu'autre chose sur le terrain. Après, ils ont bien raison. Ils faut qu'ils évacuent le stress et l'anxiété avant le début de la compétition. Un poids énorme se trouve sur leurs épaules : ils sont les champions du monde en titre, ils ne peuvent pas être éliminés en début de compétition.. c'est pas possible.

Pris de curiosité et trouvant que de beaux clichés pourraient être pris, j'allume mon appareil photo et commence à les photographier. J'immortalise un petit pont magnifique de Paul. Je suis sûr qu'il serait trop content de voir cette photo, lui qui semble avoir un certain égo mdr.

Je photographie le but de Kylian qui passe entre les jambes d'Hugo. Puis, instinctivement, ma caméra se dirige sur Antoine. Il a le sourire aux lèvres. Je me demande s'il se sent vraiment bien là et si ce sourire est vraiment sincère.

Je n'ai fait que de cogiter depuis ce que j'ai entendu ce matin.. depuis ce que j'ai écouté sans permission..

Je me sens mal pour lui et je sais que c'est pas bien mais j'ai l'impression que je commence à ressentir de la pitié. Et je sais que c'est pas bien de ressentir de la pitié pour quelqu'un pour ses problèmes personnels, je suis le premier à le penser. Mais là, c'est différent.. je sais pas, quelque chose de plus.. je sais pas comment décrire ce sentiment mais c'est différent de la pitié normale.

C'est sûrement dû au fait qu'il a trois enfants derrière lui.. ça me rend triste de me dire qu'ils n'auront plus de parents ensemble. Je sais ce que ça fait de grandir avec des parents séparés : ça m'a forgé mais à mes dépens.

Je capture une photo d'Antoine en train de tacler Karim. Il se relève, court à tout vitesse avec la balle et marque un but. Tout le monde le félicite alors que je regarde toujours à travers mon appareil. Il fait sa célébration et se tourne vers moi avec un sourire. J'appuie sur le bouton : photo dans la poche.

Un sourire s'affiche sur mes lèvres.

17h.

Les garçons ont fini leurs entraînements et ont des séances de kinésithérapie à faire. Ils sont allés se doucher et maintenant, ils squattent tous la télé, le babyfoot ou le billard.

Quant à moi, je suis avec mon ordi sur la terrasse en train d'éditer les photos que j'ai pris plus tôt dans la journée, lors de leur entraînement.

Je suis justement en train d'éditer ses photos quand Antoine arrive à mes côtés.

— C'est que je suis vraiment trop beau en fait. Il dit en riant.

— Ça va les chevilles ? Je rétorque, le suivant dans son rire.

Il s'assoit face à moi.

— Bah quoi, je suis beau non ? Il demande en plantant son regard dans le mien.

Je me sens ultra gêné. Pas que ça m'aurait gêné d'ordinaire, mais là, je sais pas.. j'ai l'impression d'être au pied d'un mur : répond ou meurs. Je jurerai que mes joues sont en train de rougir.

— Tu me trouves moche ? Il demande en se redressant, feignant d'être offusqué. Je m'attendais à mieux venant de ta part, Léandranou.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant