Chapitre 38 : Finale de la Ligue des Nations.

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LÉANDRE.

Je suis dans les gradins avec les membres de la famille des joueurs, ainsi que des personnes du staff. Je vois qu'Erika est là. Elle me voit et sourit avant de venir me rejoindre.

— Comment ça va ? Me demande-t-elle. Ça s'est bien passé ?

Je la regarde, puis je baisse les yeux tout en soupirant.

— Je m'en doutais un peu. Il faut que tu lui laisses un peu de temps. Le connaissant, tous ses sentiments doivent se mélanger et il ne sait sûrement pas quoi faire. Me dit-elle.

— J'en sais trop rien. Après, je me dis que s'il ne me pardonne pas, je ne lui en voudrais même pas.

— Léandre, est-ce que tu l'aimes ? Demande Erika.

Je regarde autour de nous, voir si quelqu'un l'a entendu. Heureusement, non. Puis, je ne sais pas si j'ai envie de parler de ça avec elle. C'est un peu délicat je trouve. Fin.. c'est son ex-femme, c'est la mère de ses enfants. Je sais qu'on est devenu bon amis mais.. mais je sais pas..

— Tu peux m'en parler, Léandre. Je sais que.. que j'ai eu mes mauvais moments avec Antoine mais..

Elle reprend sa respiration.

— Antoine est mon premier amour. Il le restera pour toujours. M'explique-t-elle, un peu émotionnelle. Mais c'est fini et jamais ça ne pourra reprendre. Déjà parce que je suis passée à autre chose et parce que pour Antoine, c'est toi son grand amour maintenant.

J'ai l'impression qu'elle ment. Je sais que non, mais mon cerveau tente de me persuader du contraire. Un peu comme si je doutais de moi-même. J'ai fait de la merde depuis fin septembre.. énormément. Mais j'espère que ça n'a pas enterré notre relation.

— La question que tu dois te poser maintenant c'est : est-ce que c'est ton grand amour ? Me demande-t-elle. Parce que si c'est le cas, et je n'en doute pas, tu ne peux pas ne pas te battre pour lui.

Je la regarde dans les yeux. Elle est sérieuse. On est interrompu par l'hymne national espagnol qui commence. Les jours sont face à nous. Je vois Antoine. Il est vraiment beau, c 'est dingue. Je ne sais pas s'il me voit mais en tout cas, je le regarde. Je le regarde et je souris.

Je sais qu'il n'est pas juste en colère parce que j'ai mis du temps à revenir. Je l'ai juste blessé.. je le sais. Le problème, c'est que ce n'est pas la première fois. Il s'est passé la même chose pendant l'euro, et j'ai refait la même chose. Peut-être que je ne mérite pas Antoine.

Le match commence. 1ère mi-temps, toujours 0-0. Mon oncle doit sûrement les défoncer dans les vestiaires. Ils n'ont pas fait une mi-temps de ouf, clairement. Erika me demande si je peux aller chercher une boisson. Je descends donc les gradins et j'entre par l'entrée des joueurs, ayant un pass qui m'y autorise grâce à mon oncle. Je me dirige jusqu'à un endroit où je peux. Je nous prends chacun une boisson et je me dirige vers la sortie. Cependant, je suis bloqué car les joueurs sortent. Je vois Antoine parler avec mon oncle juste devant moi. Didier a l'air un peu remonté contre Antoine.

— Anto ? Demandé-je.

Il se tourne vers moi. Mon oncle aussi. Didier me sourit avant d'avancer.

— Tu te souviens, une fois, on arrivait pas à dormir et tu m'avais demandé quelque chose. Dis-je.

— Hm.

— Tu m'as demandé si c'était par un coup de la chance que tu en étais là où tu es. Si tu ne méritais pas ta place, ni ton talent. Et bah moi j'y crois pas à cette chance, par contre, je crois au fait que c'était ta destinée. Dis-je en m'approchant de lui.

Je regarde autour de nous pour vérifier si on est seul, c'est le cas. Je viens donc déposer un baiser sur sa joue avant de souffler quelque chose dans son oreille.

— Je crois au fait que c'est ton destin d'être un footballeur hors-pair. C'est à toi d'y croire de nouveau maintenant.

Je le regarde un dernier instant avant de partir en vitesse. Je rejoins Erika dans les tribunes et je lui donne sa boisson avant que le match ne reprenne.

*

ANTOINE.

D'autant j'étais perturbé par la situation, autant ce que Léandre vient de me dire me fait de l'effet. Je me suis souviens de cette discussion. C'était une de nos premières nuits au loft. J'étais perdu car j'avais du mal à m'adapter au PSG. Il m'a rassuré. Et c'est exactement ce qu'il vient de refaire ici.

Le match reprend. Je suis plus motivé que jamais de gagner cette finale de ligue des nations !

52ème minute, Karim marque après que je lui ai fait une marque décisive ! On mène donc 1-0 !

67ème minute, je marque au pénalty ! On mène 2-0.

90+3 minute, je marque d'une transversale ! Je célèbre comme pas possible.

Le match prend fin ! On est les vainqueurs de la ligue des nations ! On s'enjaille comme pas possible. On célèbre donc après avoir reçu des écharpes. On soulève tous la coupe ensemble. Chaque joueur passe célébrer avec les membres de leur famille. Je suis en train de célébrer avec Paul. Elsa arrive et ils s'embrassent. Je souris puis je pense à Léandre. Je le cherche du regard.

— Elsa, t'as vu Léandre ? Demandé-je.

— Il est avec Didier. Me répond-t-elle.

Je descends du podium et je cherche Didier du regard. Je le vois en interview avec TF1 et pleins d'autres journalistes sur la pelouse, la coupe des nations en main. Léandre est derrière lui, parlant avec un membre du staff. Je marche donc en leur direction.

— Léandre ? Demandé-je en arrivant près d'eux.

Il se tourne vers moi. Je le regarde en souriant. Je ne me retiens pas, je n'en ai plus envie. Je l'attrape et je l'embrasse. Nos lèvres se rencontrent. Je sens que Léandre est surpris mais il finit par répondre à mon baiser. Mes mains derrière sa tête, je ne le lâche pas. Je finis par retirer mes lèvres, laissant mon front contre le sien.

— Tu te rends compte de ce que tu viens de faire ? Demande Léandre.

— Je sais.. soufflé-je. Mais.. mais je t'aime et j'ai plus envie de le cacher. Plus jamais.

Il sourit. Soudainement, ce que je venais de faire m'entrechoqua réellement. Et pas que mentalement, mais physiquement. Des tas de flashs m'aveuglèrent. Je relève la tête et je vois une foule de journalistes s'approcher de nous.

Mais, heureusement, les autres joueurs arrivent en courant et nous entourent, applaudissant et en sautant. Comme s'ils formaient un bouclier autour de nous. Paul s'approche de moi et rit avant de me mettre une tape sur l'épaule. Je ris. On passe un moment comme ça avant de retourner aux vestiaires, évitant pour de bon les journalistes.

Je crois que j'ai fait mon choix. J'ai fait le bon choix. 

🌟🌟

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant