Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)

Chapitre 51 : Ancres émotionnelles.

OMNISCIENT.

Turin, 27 août.

Quelques jours se sont écoulés depuis que Léandre et Antoine ont décidé de se marier. Ils n'en ont parlé à personne pour le moment, préférant attendre le moment opportun pour l'annoncer et célébrer la chose comme il se doit.

De plus, Antoine a accepté l'offre de Didier et doit donc faire face à sa peur du terrain, c'est pourquoi ils sont tous autour du stade de la villa de Paul. Ils sont à Turin pour profiter des derniers jours avant le retour aux clubs.

Alors que Léandre est sur le terrain avec Mía et Amaro en train de jouer avec un ballon, Erika est avec Paul, Elsa et Alba. Ces derniers parlent de choses et d'autres. Ils attendent Antoine. Ça fait une bonne dizaine de minutes qu'ils patientent, ce dernier ne s'est toujours pas montré.

Erika s'inquiète pour son ex-mari. Elle sait que son état n'est pas normal. Qu'il souffre. Elle le sait. Elle s'est tellement inquiétée elle-aussi lorsqu'elle a su pour l'attaque lors du match. Bien qu'ils ne soient plus ensemble, elle l'aime toujours et il reste son meilleur-ami, et le père de ses enfants. Elle a tellement eu peur qu'elle a pris le premier vol pour Paris, laissant les enfants à ses parents, pour aller rendre visite à Antoine à l'hôpital.

Au bout d'un certain temps, elle décide d'aller le chercher, s'inquiétant. C'est ainsi qu'elle le voit près de la piscine. Il est en short avec un t-shirt de basketball. Il a un ballon en main qui ne fait que de tomber. Il le ramasse, et la même chose se passe de nouveau. Que se passe-t-il ? Elle ne comprend pas. Elle sait que de retourner sur un terrain l'angoisse, mais à ce point ?

Au bout d'un certain moment, Antoine s'agace et lorsque le ballon retombe au sol, il vient tirer dedans. Le ballon arrive aux pieds d'Erika, qui le récupère. Antoine la remarque. Il se tourne pour lui faire dos.

— Hé, dit Erika d'une voix douce en s'approchant de lui. Tout le monde te cherche pour jouer le match.

Il ne répond pas, ne bouge même pas d'un poil. Erika se doute qu'il ne veut pas lui faire face pour ne pas lui montrer à quel point ça l'atteint.

— Antoine ? Insiste-t-elle.

— Je... j'ai perdu le courage de m'y rendre. Finit-il par répondre d'une voix cassée.

Il se tourne et laisse découvrir un visage pâlot, triste et angoissé. Erika l'attrape par le poignet.

— Okay... viens t'asseoir un peu. Lui dit-elle.

Il se dirige près des transats de la piscine. Erika s'assoit sur un, Antoine face à elle. Elle le regarde, mais lui non. Il a le regard baissé, jouant avec ses doigts.

— Parle-moi, Antoine...

Rien. C'est comme s'il n'était même pas là avec elle. Comme si son esprit était pris quelque part ailleurs, en dehors de cette réalité. Elle l'a rarement vu ainsi, dans un état aussi critique.

— Anto, qu'est-ce qui t'arrive ? Le questionne-t-elle, inquiète. Tu n'es pas autant chamboulé par les choses d'ordinaire. Tu nous fais peur, à tous.

— J'ai peur aussi, Erika...

Les mots sortent enfin de sa bouche. Il a toujours la même position en les prononçant. Comme si son corps était robotique et que chaque partie se réveillait au fur et à mesure. Éventuellement, il finit par bouger son corps et par relever la tête vers son ex-femme. Ses yeux sont humides, Erika comprend donc que c'est encore plus sérieux. Elle n'a jamais vu Antoine pleurer — hormis pleurer de joie.