Chapitre 52 : Louis.

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LÉANDRE.

30 août, Madrid.

Nous sommes rentrés d'Italie. Disons que le petit séjour chez Paul a porté ses fruits, d'une façon ou d'une autre. Antoine n'a pas vraiment joué, mais il a enfin fait un pas en avant sur ce qu'il ressent réellement et sur ses angoisses, ses peurs. D'un côté, ça me rassure ; de l'autre, je flippe énormément pour lui. Je sais que je ne devrais pas me préoccuper autant pour lui, ce n'est pas ce qu'il voudrait. Ça sonne étrange, mais c'est Antoine...

Cependant, je ne peux être qu'être effrayé à l'idée de me dire qu'il ne remettra peut-être jamais les pieds sur un terrain ; et tout ça, en partie de ma faute. Je ne m'en veux pas de l'aimer et d'être là. Je suis passé outre cette phase où je ne faisais que de me répéter que c'était de ma faute, que si je n'étais pas revenu, rien de tout ça ne serait arrivé.

Au final, je ne peux pas en être certain. Peut-être qu'Antoine aurait rencontré un autre mec et que, d'une manière ou d'une autre, ç'aurait mené à la même conclusion. J'en sais rien. Mais je préfère m'imaginer ça.

Aujourd'hui, tout le monde est à la maison pour célébrer nos fiançailles. On a enfin annoncé que nous prévoyons de nous marier, bien que pas maintenant. Les réactions furent diverses. Nous avons fortement hésité à le partager publiquement — pour finalement opter de le faire, tout finit par se savoir d'une quelconque façon. Alors nous avons posté une photo de nos mains entrelacées, deux bagues se trouvant sur nos annulaires. Peut-être cliché ou gnangnan, mais c'est aussi la manière la plus simple de l'annoncer.

C'est ainsi que ma mère, mon beau-père, mes amies et Estéban sont présents. Du côté d'Antoine, il y a un peu plus de monde : ses parents, frères et soeurs, neveux et nièces, ses amis de l'Atlético, de la vie de tous les jours, de l'équipe de France.

Je suis dans le salon, tout le monde parle ensemble. Des petits groupes se sont formés, comme à chaque fête j'ai l'impression. Je suis sur le canapé avec les enfants et Erika. On parle de choses et d'autres, notamment de la marque de vêtements et de la rentrée scolaire des enfants. Alors que je suis plutôt bien investi dans la discussion, j'entends la sonnette retentir. Je viens déposer Amaro sur le canapé pour me lever.

— Je reviens, dis-je à Erika.

Je me faufile donc vers le hall d'entrée. J'ouvre la porte et je vois Louis. Je ne sais même pas comment réagir. Je ne dis rien, ma bouche étant cependant entrouverte. Un frisson traverse le long de mon échine pour venir me secouer la tête. Je cligne des yeux et récupère ma motricité. Il est là, devant moi. Que fait-il ici ? Il n'a pas trop changé, bien que ses cheveux soient rasés. Il me regarde avec un air de chien battu, comme pour m'attendrir.

Instinctivement, je me tourne vers le salon où je peux apercevoir Antoine. Ce dernier me regarde, les sourcils froncés. Je lui fais un signe de main, comme pour lui dire que tout va bien. Je viens déconcentrer mon visage sur la personne étant devant le seuil de ma porte.

— Félicitations pour vos fiançailles, Léandre. Dit mon ancien ami en tentant d'arborer un sourire. Je suis juste venu déposer ça..

Il me tend un cadeau. Je viens donc déposer mon verre de vin blanc sur le meuble de l'entrée où nous déposons nos clefs. Je prends le présent avec hésitation. Je le déballe et découvre un album photo. Je le reconnais. C'est l'album photo que nous avons fabriqué ensemble avant la rentrée au lycée. Wow, ça date. Je n'avais aucune idée qu'il l'avait encore.

— Je me suis dit que maintenant que tu es fiancé, c'était le bon moment pour te le donner. Explique-t-il d'une voix se voulant douce et calme.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant