Chapitre 80 : Le flocon de neige.

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PAUL.

Je suis à la soirée d'Antoine. Je ne sais pas trop ce que je suis sensé faire ici, je sais que je suis ici pour le retour d'Antoine, cependant, je n'arrive même pas à être de bonne humeur. Disons que dernièrement, les choses avec Elsa ont été assez compliquées.

Je suis assis sur ce divan, dans le salon de mon meilleur-ami. L'atmosphère est loin d'être pesante, pourtant rien ne peut soulever de mon corps ce poids m'écrasant. Je suis comme Atlas portant la voûte céleste sur ses épaules. Je ne sais que dire, ni que faire avec elle. Elle a l'air de s'amuser, dansant avec son amie Eva. Elle porte un costume d'ange, contrastant le côté diable de sa meilleure-amie. Elle est tellement magnifique, sa tenue, son visage, ses cheveux... tout. Mon coeur est lourd...

Je soupire, fermant les yeux quelques instants. Lorsque je les rouvre, mon regard est dirigé sur mon meilleur-ami, Antoine, se faisant tirer à l'étage par Léandre. Ils ont l'air étranges ces deux-là, je ne sais pas ce qu'il se trame entre eux, mais j'espère que ce n'est rien de grave. Il ne peut pas y avoir que des mauvaises choses en amour, si ?

Après, nous avons tous les deux fait des conneries dans cette année de relation. Elle a embrassé un mec, j'ai embrassé une meuf. On était quitte.. en quelques sortes. Du moins, je pensais que c'était enfin fini ces broutilles, je pensais enfin avoir trouvé la perle rare, la fille qui me guiderai jusque la fin de ma vie, à mes côtés. Pourtant, j'ai merdé.. encore.. et elle-aussi. Était-ce pour se venger ? J'en sais trop rien.

Je suis lucide sur la situation, je me rends bien compte que je ne suis guère un saint.. mais je ne pensais pas qu'elle l'aurait fait à son tour. Je suis le con dans cette histoire, pas elle. Putain...

Je me lève avec difficulté, je pense que l'alcool commence à faire effet — fais chier. Je me tiens sur le rebord du canapé pour me stabiliser. Mon regard n'est pas encore devenu trouble, signe que je ne suis pas encore soûl. Je reste dans cette position étrange pendant une bonne minute avant de prendre les devants, un pied devant l'autre, jusque dans la cuisine. Il n'y a personne, parfait !

J'attrape la bouteille de whiskey et je m'en sers un verre.

— Qu'est-ce que tu fais ? Demande une voix féminine pénétrant la pièce.

Je me stoppe dans mon mouvement, la voix m'ayant capté comme l'écho d'un ange — littéralement.

Mon regard se lève, je peux sentir le maquillage de mon déguisement indien se fondre sur mon visage, sous la chaleur de mon corps. Je secoue légèrement la tête, comme pour me réveiller — ou concentrer ma vision, j'en sais trop rien..

Elle est là, devant moi. Elle tient son verre du bout des doigts, son regard empli d'inquiétude. Elle s'approche doucement, mon regard ne la quittant pas. C'est comme si j'étais la lune, et qu'elle était le soleil et que j'étais totalement attiré par elle, tentant vainement de capter son attention. Cependant, elle profite de ce moment d'égard pour me subtiliser la bouteille et le verre.

— Je pense que tu as assez bu pour ce soir, Paul. Dit-elle en s'éloignant pour aller poser ça plus loin.

— Qu'est-ce que tu peux en savoir ? T'es dans ma tête ? Rétorqué-je d'un ton las.

— Je t'ai vu tituber jusqu'ici. En fait, je crois que tout le monde t'as vu. J'ai l'impression que t'es le seul ici à ne pas remarquer l'état dans lequel tu es.

Ouch. Ça, ça fait mal. Donc je suis en train de me ridiculiser là ? Okay, pas de souci. Après tout, je les emmerde tous, non ? Enfin, je crois.. je sais pas trop. Mon esprit est comme embrumé.. je sais plus trop comment je suis sensé penser.. ni même agir.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant