Chapitre 39 : Confession nocturne.

375 25 0
                                    

LÉANDRE.

Ça fait quelques jours que nous sommes rentrés d'Italie. Quelques jours depuis que les Bleus ont gagné la ligue des nations. Quelques jours depuis qu'Anto m'a embrassé devant le monde entier. Et aussi quelques jours que nous nous adressons à peine la parole.

Il est encore en colère, et je sais qu'il va l'être encore pendant un moment. Il a fait un pas vers moi en m'embrassant, sûrement pour me montrer qu'il était encore là. Mais je sais que je dois lui laisser du temps pour qu'il me pardonne. C'est juste que ça fait bizarre de dormir dans une chambre séparée sous le même toit.

Je suis dans cette chambre d'ami, dormant au sol sur un matelas gonflable. Erika dort dans le lit d'amis, elle est là encore quelques jours avec les enfants.
Puisqu'Antoine et moi ne parlons pas encore, je n'ai pas encore pu lui parler du projet de ma grand-mère, de ma mère et de moi. Du moins, ça deviendrait mon projet si Antoine est pour. Je ne veux pas le faire sans lui, sans son soutien.

Ça fait des heures que j'essaie de dormir mais le sommeil ne me vient pas. Je soupire et je me lève sans faire trop de bruit. Je descends les escaliers et me dirige vers la cuisine. Je vois la lumière allumée. Je vois Anto assis sur un tabouret, en caleçon. Il boit un verre de lait.

— Hé.. je dis en pénétrant dans la pièce.

Il lève son regard vers moi et le détourne aussi vite, sans répondre.

J'attrape un verre et me dirige vers lui pour me servir un verre de lait. Je bois une gorgée et avant de reposer mon verre.

— J'arrive pas à dormir, ajouté-je pour tenter de lancer une conversation.

— Compte les moutons, lâche-t-il.

Je déglutis.

— Tu vois.. j'arrête pas de penser à ce que j'ai fait et.. et à tout ce temps qui s'est passé et ces semaines que nous avons perdu à cause de mes peurs et..

Je soupire. Je vois bien qu'il m'écoute, même s'il ne daigne pas me regarder.

— Et j'en sais rien.. j'aimerais tellement revenir en arrière et-

— Je vais m'énerver, Léandre. Rétorque-t-il en levant la tête. J'ai pas envie d'en parler.

— Moi, si. Insisté-je.

Il se lève et vient déposer son verre dans l'évier.

— Anto.. s'te plaît.. je dois te parler.. j'ai envie de te parler.

Cependant, il continue d'avancer. Il se dirige vers le salon, près de la cheminée. Je le suis. J'arrive à petits pas derrière lui. Il n'est qu'à quelques centimètres de moi. J'hésite. Je viens tout de même me caler contre lui. Je sens ses muscles se relâcher. Je sais qu'il apprécie.

Il finit tout de même par se décaler. Je me crispe. J'en ai marre, c'est bon. Je sais que j'ai merdé, mais comment suis-je sensé me faire pardonner s'il ne me laisse même pas parler ?

— Tu sais quoi, Anto ?! Dis-je en m'énervant. Je.. je pensais vraiment pas que ça allait tourner comme ça donc.. J'abandonne !

— Est-ce que ça te fait un peu chier ? Finit-il par dire. Le traitement du silence. J'suis tellement désolé pour toi, Léandre.

Il se fout de ma gueule en plus. Je le regarde droit dans les yeux et je vois la colère qui y brûle. Ma mâchoire se resserre.

Je me dirige vers l'entrée qui est ouverte sur le salon. J'attrape mon manteau que j'enfile, puis j'enfile une paire de baskets. Je suis en short et en t-shirt mais je m'en fiche.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant