Chapitre 36 : Halloween.

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ANTOINE.

Samedi 30 Octobre, 19h.

Un mois maintenant que Léandre est parti. Il devait partir pour une semaine, puis il m'a demandé s'il pouvait rester encore une semaine. Une semaine qui en est devenue deux.. puis trois... puis quatre. Je n'ai rien dit. Que suis-je sensé dire ? Non, je veux que tu rentres et que tu ne te familiarises pas avec tes frères et soeurs ? Ça me ferait passer pour quel genre de petit-ami ? Je ne veux pas le forcer à revenir le tant qu'il n'aura pas envie de revenir. Je sais que je lui manque, on en parle tous les jours. Quant à moi, j'essaie de cacher le fait que je suis mal. Ça me met tellement mal de rentrer seul chaque soir et de retrouver un lit vide. Mais je fais avec. Je m'efforce. Il est sensé revenir aujourd'hui.

J'ai lancé cette fête au loft avec les gens du club. Estéban et Léandre sont sensés arriver en fin de soirée. Tout le monde est déjà là, la fête bat plutôt son plein.

Je suis en haut des escaliers, un verre à la main. Je suis déguisé en chevalier, je ne savais pas trop quoi mettre pour être honnête.

Quelqu'un ouvre la porte après avoir sonné. Je regarde et je vois Estéban entrer. Je me lève et descends les escaliers en vitesse quand je le vois refermer la porte. Je le regarde, fronçant les sourcils.

— Estéban ? Demandé-je.

Il me regarde d'un air triste, me faisant un signe négatif de la tête. J'ai l'impression de suffoquer. Il n'est pas revenu. Il est resté là-bas. Encore. Je me dirige en vitesse jusque dans ma chambre. Personne n'y est, je n'ai autorisé personne à pénétrer quelconque chambre. Je referme la porte derrière moi. Je retire ce casque ridicule que je jette au sol.

— Putain ! M'écrié-je.

Je viens éclater le verre dans le mur et je sens toujours ma main qui tremble. J'ai envie de tout casser, mais j'ai à la fois envie de m'effondrer. Je sens les larmes me monter et je me retiens. Je déglutis et je sors le téléphone de ma poche. Je vais sur son contact et je l'appelle.

— Répond-moi, Léandre. Répond-moi, putain ! M'exclamé-je en entendant le téléphone continuer de sonner.

Finalement, je tombe sur sa messagerie. Encore une fois. Je décide de lui laisser un message.

— J'espère que ça en vaut la peine. Commencé-je à dire. Ça a intérêt de vraiment valoir la peine ce que tu fais là-bas parce que.. parce que tu me dois bien ça.

Je respire difficilement. Je sens les larmes me monter. Je suis tellement triste et énervé qu'il ne soit pas rentré. Je renifle.

— Rappelle-moi, Lé.. et ça n'a rien à voir avec ta famille ou quoi que ce soit. Là, c'est toi et moi. Notre relation et.. et si t'en as plus envie, dis-le moi. Parce..

La gorge nouée, je peine à sortir les mots.

— Parce que si tu ne veux pas rester avec moi, c'est ton choix mais.. mais.. et.. et si c'est vraiment ça et que tu préfères disparaître au Chili au lieu de me confronter et bah.. et bah tu serais un putain de lâche. Jamais.. jamais je ne te ferais ce que tu me fais subir là. Jamais.

Je soupire.

— Je t'aime.. rentre à la maison.

J'enregistre le message et je raccroche. Je viens me poser sur le lit, déposant le téléphone devant moi. J'entends quelqu'un toquer à la porte. Je me précipite pour aller ouvrir et je le vois. Mon excitation redescend. Il entre avec deux bières à la main.

— Je me suis dit que t'en aurais besoin, dit Paul en pénétrant dans la chambre.

Je referme la porte derrière lui, on ne peut plus déçu. Je reste bloqué là alors qu'il se jette dans le lit.

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant