Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)

Chapitre 16 : Peur.

KYLIAN

Bucarest, vendredi 25 juin à 17h.

Deuxième jour que nous sommes à Bucarest pour nous préparer pour le match de huitième de finale. Clairement, les matchs de poule n'étaient pas fantastiques. On a fait match nul le 23 contre le Portugal. Disons que Didier n'était pas très très enchanté part tout ça. On a bien souffert quoi.

Je vadrouille dans un parc à quelques minutes de l'hôtel de la capitale roumaine. Ça fait déjà une bonne vingtaine de minutes que j'attends cette journaliste, j'espère qu'elle va pas mettre dix plombes à se pointer.

Et, alors que j'allais repartir, je vois sa tête rousse arriver au loin. Elle est vraiment trop belle, comme le premier jour que je l'ai rencontré. Maudit soit ce jour, soit dit en passant.

Elle s'approche de moi, je garde la capuche sur la tête, bien que la casquette et les lunettes de soleil me cachent déjà un minimum.

— Le vert ne te va pas au teint, Kylian. Dit-elle en arrivant nonchalamment, faisant référence à mon survêtement.

— Et moi qui pensait que tu te serais craché dans l'avion avant d'atterrir ici. Je dis en l'attaquant alors que nous nous mettons à marcher dans le parc.

Clairement, c'est pas un rendez-vous de bienveillance. J'ai pas le choix d'être ici.

— C'est marrant que tu mentionnes la mort, car je suis ici pour venir chercher ce que tu me dois. Aussi non, c'est la mort de ta carrière qui arrivera. Dit-elle, hautaine.

Elle a toutes les cartes en main, je peux clairement juste la fermer sans trop me laisser faire non plus.

— Pourquoi tu penses toujours que je peux te raconter des choses sur mes coéquipiers ? Je demande, confus. Si tu veux des infos sur eux, renseigne-toi directement auprès des personnes concernées.

— Tu vois, c'est ça le problème, Kylian. Dit-elle en se stoppant, me faisant face. Je ne peux pas trop être en désaccord avec toi et perdre la petite taupe que tu es. Et tu sais pourquoi ?

Je ne dis rien.

— Parce que dernièrement, la chance n'est pas en ma faveur. Ajoute-t-elle. Et tu sais qui s'approprie toute cette chance de surfer sur le buzz ? Mes chers et tendres connards d'ex-employés. Les larbins que j'ai formé me volent ma gloire. Donc si tu ne me sors pas le buzz de l'année qui tourne dans l'équipe..

Elle rit nerveusement.

— Alors je vais devoir m'occuper de ton affaire. Me menace-t-elle.

— Est-ce que t'es en train de me menacer là ? Je lui demande, m'énervant.

Elle ne répond pas, elle se contente juste d'arborer un sourire narquois.

— Tu sais que je pourrais anéantir ta vie si je le veux ? Je lui dis.

Elle vient faire une tape sur mes épaules.

— Vas-y, essaie. Dit-elle ne perdant pas son sourire. Voyons qui a le plus à perdre d'entre nous deux.

Je serre les poings. Elle me regarde une dernière fois.

— Je veux le scoop avant ce soir à minuit pour préparer l'article de demain. Dit-elle. Si je n'ai rien, je suppose que tu feras la une des journaux.

Elle part et je reste là, comme un con. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire ?

ANTOINE.