Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)

Chapitre 21 : Escapade nocturne.

LÉANDRE.

3h30.

Je n'arrive pas à dormir. Ça fait des heures que je suis sur ce foutu lit à contempler le plafond ou alors à regarder par la fenêtre. J'ai l'impression que mon monde s'est arrêté. J'en reviens pas.. Elsa et Paul ont manigancé ensemble pour qu'Antoine et moi nous retrouvons ensemble sur la même île à littéralement cinq minutes l'un de l'autre. Même si je leur en veux un peu d'avoir fait ça derrière notre dos, je suis assez content. Ça m'a tellement fait bizarre de le revoir. Je ne me souvenais pas totalement de la sensation que je ressentais en sa présence. C'est comme si je flottais dans les airs et que mon coeur prenait des ondes de chocs. Comme si tout ce qui était autour n'existait pas, qu'il n'y avait que lui.

Quand je l'ai vu sur le seuil de la porte, j'ai eu l'impression de voir un mort. Je ne m'y attendais pas du tout. Et après, on s'est parlé et il m'a embrassé et j'étais au paradis. Puis j'ai réagi comme un con. J'ai vraiment fait l'agacé pour sa remarque alors que c'est moi qui suis parti comme un voleur il y a plus d'un mois. J'aurais dû plutôt m'attendre à ce qu'il pète un câble, mais rien. C'était comme si tout ce qui importait à ses yeux était de me revoir, d'être avec moi. Mais je ne sais pas si je suis prêt pour ça... je ne veux pas vivre caché, je ne veux pas vivre en distance. Je le veux, mais pas deux mois sur douze — ni de 20h à 6h du matin quand personne ne l'observe.

Je cogite tellement. Je finis par prendre mon téléphone. Je me rends sur la discussion et je lui envoie un message.

« Tu dors ? »

Je vois qu'il lit mon message instantanément. Je souris. La bulle apparaît et il me répond.

Anto : « Pas vraiment possible de dormir après une telle soirée. »

C'est vrai que cette soirée était.. surprenante. c'était inattendu.

« On peut se voir ? »

Anto : « Rejoins-moi sur la plage, à mi-chemin entre nos villas. »

Je me lève donc de mont lit après avoir rangé mon téléphone. J'attrape un short ainsi qu'une chemise à manche-courte que j'enfile sans fermer les boutons. Il fait tellement chaud, même la nuit, que ça me donne des sueurs.

Je fais attention à ne pas faire trop de bruit et je sors de la villa. Je descends les escaliers en bois en direction de la plage. Je marche deux bonnes minutes.

J'arrive à notre point de rendez-vous, près de la mer. Il est assis sur un rocher, un short gris avec un maillot de NBA, comme il faisait tout le temps. Il porte aussi une casquette à l'envers. Il semble observer l'océan. Il fait noir, seule la lune illumine l'endroit.

Je m'approche et je viens m'asseoir à ses côtés, je regarde moi aussi les vagues se déverser sur le sable. On ne parle pas de prime abord. J'ai la gorgée nouée. Ça fait tellement bizarre de le revoir. Je tourne ma tête vers lui et je vois qu'il se retient de me regarder.

— Je suis désolé, viens-je m'excuser. Que ce soit pour tout à l'heure ou même pour être parti sans rien te dire.

Je déglutis. Ça fait tellement bizarre de reparler de ça. Il soupire de soulagement. Il ouvre la bouche mais rien ne sort. Il se racle la gorge.

— Ce que tu as fait il y a un mois, commence-t-il à dire avant de me regarder. Jamais je ne t'aurais fait ça, moi.

Il plante ses yeux bleus dans les miens. Je le sais qu'il ne m'aurait jamais fait ça, et ça me brise le coeur de le voir dans cet état. Ses yeux sont humides, il est triste.