Chapitre 10 : Munich.

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LÉANDRE.

Samedi 12 juin, 21h.

Je le vois entrer dans ma chambre. Il ferme la porte derrière lui et me fait face alors que je suis en train de bosser sur mon ordi dans mon lit.

— Tu ne peux pas partir. dit-il.

— Antoine..

— Non. Ne dis pas « Antoine » pour m'empêcher de parler. Ajoute-t-il.

Je ferme mon ordinateur, prêt à l'écouter. Il s'approche de quelques pas pour arriver jusqu'au pied de mon lit.

— Écoute, Léandre.. Je sais que de retrouver ta liberté, c'était important pour toi.. et que maintenant que tu l'as, t'as envie d'en profiter. ajoute-t-il. Mais tu ne peux pas partir maintenant alors que tu as fait qu'on t'apprécie tous.

Il reprend sa respiration.

— Tu fais partie de la famille maintenant et on serait tous content que tu nous accompagnes durant la compétition.. je serais vraiment content. Ajoute-t-il en insistant sur le « je ».

On se regarde pendant un bon moment jusqu'à ce qu'il se tourne et se dirige vers la sortie. Il ouvre la porte, s'arrête et se tourne une dernière fois vers moi.

— S'il te plaît, réfléchis bien.

Et il part.

*

ANTOINE.

Lundi 14 juin, 10h20.

On est arrivé à Munich. On est tous déjà plus ou moins installé vu que nous sommes arrivés tôt ce matin. Je suis dans ma chambre lorsque Paul m'envoie un message pour descendre à l'accueil.

Je descends donc. Je ne sais pas pourquoi il me fait descendre ? Peut-être que Léandre a changé d'avis et qu'il nous a rejoint ? J'en sais rien.. je suis tellement mal de savoir qu'il n'est pas là avec nous. Je sais pas trop.. il a passé ces semaines de préparation avec nous donc ça me fait bizarre qu'il ne soit pas là. C'est pareil pour le reste de l'équipe, il nous manque.

Je descends donc à l'accueil et je vois Paul à l'extérieur en train de parler avec quelqu'un. Je m'approche quand je vois deux petites personnes courir vers moi. J'ouvre bien les yeux et je vois ma fille Mia et mon fils Amaro.

Je m'abaisse et ils sautent dans mes bras. Ça me fait tellement plaisir de les voir mais d'un côté je ne comprends pas. Nous n'avons pas le droit d'avoir la famille avec nous pendant la compétition à cause des règles sanitaires émises par l'UEFA.

Je profite de bien leur faire un câlin et de les embrasser avant de me relever avec Amaro dans mes bras et Mia à mes côtés. Paul arrive vers moi avec Erika et une poussette.

J'esquive Erika et me penche directement sur la poussette. Un sourire s'affiche automatiquement sur mes lèvres.. qu'elle est belle.

— Moh ça va toi.. bah oui ça va mon bébé.. je dis en donnant un bisou à ma fille Alba.

*

J'ai profité pendant un long moment avec les enfants. Paul a décidé de les emmener voir les gars. Erika essaie de me parler mais je l'esquive encore.

Je fais comme si elle n'était pas là et je monte jusque dans ma chambre. Je sais qu'elle me suit.

Une fois dans ma chambre, je ne fais que de tourner en rond. Pourquoi est-elle ici ? Pourquoi est-elle venue alors que je suis en pleine compétition ? C'est pas le moment.. c'est pas le bon moment du tout même.

Je me triture les doigts et j'entends la porte de ma chambre s'ouvrir. Je me tourne et je la vois. Elle ferme la porte derrière elle. 

— Antoine, tu ne peux pas continuer à m'ignorer comme ça. Commence-t-elle à dire d'une voix calme et triste. Tu.. tu ne peux pas m'ignorer. Je préfère encore que tu prennes conscience de ma présence et que tu me hais plutôt que de faire comme si je n'étais pas là.

— Putain.. tu sais quoi ? J'en ai clairement marre qu'on me dise ce que je dois faire ou non.

— Antoine, la personne que tu dois détester, c'est moi.. pas les autres-

— Un masseur ? Je demande en la coupant, énervé. Un masseur professionnel.. putain mais pourquoi je m'en suis pas douté ?

— Antoine.. j'avais pas planifié ça.. je..

— Encore des excuses.

Je déglutis et je la voix qui m'analyse. Je ne fais que de tourner en rond, ça ne s'est pas arrêté même lorsqu'elle est entrée dans la chambre. 

— Dis-le. Ajoute-t-elle enfin. T'as envie de le dire depuis que tu l'as appris alors vas-y, dis ce que tu as envie de me dire.

— Non, j'ai pas vraiment envie de te parler en fait ! Je rétorque, ma voix sur le point de se briser.

— Mais tu dois me parler !

— C'est de ta faute ! Je m'écrie, les larmes aux yeux. Tu as fait ça.. tu as détruit notre mariage. Tout ce qu'on a construit.. entrepris ensemble. Et pourquoi ? Pour te taper un masseur pro de 20 ans ?

— J'ai compris.. tu es en colère et-

— Je ne suis pas en colère, Erika. Je souffre et de ta faute ! Tu es celle qui me fait souffrir.. la personne qui est sensée m'aimer plus que n'importe qui.

— Je..

— T'étais sensée être plus forte que ça, Erika. « Dans les bons et les mauvais moments ». Je lui rappelle nos voeux de mariage.

— Je ne le suis pas.. je ne suis pas forte. Avoue-t-elle, les larmes aux yeux. Je suis aussi perdue et brisée que n'importe quel être humain sur cette planète. Je ne suis pas parfaite, Antoine.. je ne suis pas parfaite.

Je ne la regarde même pas. Je m'approche de ma fenêtre. Je préfère ne plus parler. Je l'entends soupirer et quitter ma chambre alors que les larmes se mettent enfin à couler sur mes joues. 

*

LÉANDRE. 

Je suis dans un hôtel à Paris. Je ne sais pas ce que je fais, ce que je vais faire ou même ce que je dois faire. J'ai pris la bonne décision, j'en suis sûr. C'était la chose à faire.. après tout, qui ne profiterait pas après avoir retrouvé sa liberté ? 

Mais je suis triste.. deux jours que je suis maintenant seul. Seul.. c'est ce que je voulais, non ? Je ne sais pas trop.. 

À cette heure-ci, les Bleus doivent être arrivés à Munich pour se préparer pour le match contre l'Allemagne. Des matchs redoutables pour le groupe de la mort ! 

Mon oncle m'a donné un ticket pour aller voir le match.. je ne sais pas si je vais y aller. Est-ce que je suis légitime d'y aller alors que j'ai décidé de ne plus rester avec eux ? De plus, les gars doivent être déçus car ils pensaient que j'allais rester. Antoine.. Lui doit vraiment être déçu. 

Il m'a fait un beau speech et j'ai même, pendant un instant, songé à rester.. mais je ne suis pas resté.. 

Assis dans mon lit d'hôtel, je regarde à travers la fenêtre lorsque je reçois un message. Je me penche pour attraper le téléphone sur la table de chevet et je vois son nom s'afficher. 

Antoine ⚔️, un nouveau message. 

Pour l'anecdote, j'ai mis cet émoji car il m'a soulé je ne sais combien de fois pour que je regarde The Last Kingdom avec lui.. chose à laquelle je n'ai jamais cédé mdr. 

Mon coeur commence à battre rapidement. Je me tâte à ouvrir son message mais je finis par le faire. 

"viens s'il te plaît, j'ai besoin de toi."

🌟🌟

Amour Refoulé - Antoine Griezmann (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant