Couchée sur son lit, Giana se remettait tout juste de ses pleurs qu'elle entendit sa porte s'ouvrir dans un petit grincement inquiétant. Les pas lourds qu'elle devina être ceux d'un homme, la firent tressaillir. Elle se recroquevilla sur elle-même, feignant de dormir profondément pour ne pas avoir à subir la mauvaise humeur de celui qu'elle pensait être Le Soldat.
L'intrus prit place à ses côtés dans un profond soupir.
Giana crût bien y rester lorsqu'elle le sentit glisser ses mains sur ses pieds et remonter doucement vers ses mollets. Sur le point de frôler la crise cardiaque, elle se redressa, prête à faire payer à l'intrus son audace, mais retint son geste lorsqu'elle croisa le regard sombre de Tito. Vif comme l'éclair, il saisit sa main en suspens dans les airs, plus du tout disposé à recevoir une autre de ses gifles.
— Je savais que tu ne dormais pas.
— Lâche moi. Je t'ai déjà dit d'arrêter de me toucher.
— J'y arrive pas et tu sais pourquoi.
Il l'attira sur ses cuisses d'une force qu'elle ne lui soupçonnait même pas. Giana prit conscience de sa faiblesse et comprit que jusqu'à présent, il ne faisait que se retenir et la laissait gagner toute leur petite bataille.
— Non.
— Gia... joue pas les idiotes. Tu sais de quoi je parles. J'arrive pas à ne pas m'en empêcher. Tu es un véritable appel à la luxure, t'es au courant ?
— Arrête ! T'es dégueulasse ! fit-elle d'une voix étranglée.
Jouant des poings, elle s'agita sur lui et parvint à s'extirper de ses bras, retombant lourdement sur le sol dur, les fesses les premières. Tito se releva en tiquant, subitement embêté par quelque chose qui semblait le tracasser. Il se gratta l'arrière du crâne, porta une main à sa ceinture dont il en caressa la boucle du pouce avant de jurer, le ventre prit d'une douce chaleur qui se diffusa plus bas, entre ses jambes. Il coula ses yeux sur son corps, ses seins que ce fichu haut moulait à la perfection, ses hanches mis en valeur par ce jean et ses longues jambes qu'il rêvait de caresser et de couvrir de baisers.
Giana eut peur de comprendre son attitude qu'elle qualifia d'étrange. Il était comme un alcoolique en manque, en train de défier elle-ne-savait-qui, de lui mettre une bouteille sous le nez.
Ses yeux brillaient d'une lueur malsaine qu'il tentait de réprimer au plus profond de lui. Chose presque impossible quand elle se tenait de cette façon là à ses pieds, respirant presque comme s'il elle était en plein acte, avec lui comme seul et unique responsable de ses soupirs.
— Sors de cette chambre Tito, immédiatement ! tonna t-elle les dents serrées.
Il s'accroupit à son niveau et lui saisit la mâchoire. Giana hoqueta, morte de peur à l'idée de ce qu'il serait tenter de lui faire.
— Comme tu veux ma belle.
— Et ne reviens plus !
— J'aimerais bien, mais ça, je ne peux pas te le promettre.
Il se releva et s'engageait vers la sortie quand il reçut un oreiller au vol sur la tête. Un petit rire se fit entendre. Il referma la porte qu'il avait ouverte et se tourna vers Giana. Dans ses gonds, la jeune femme lui en lança un deuxième qu'il rattrapa aisément cette fois-ci, la faisant littéralement criser.
— Va-t-en ! lui cria-t-elle hors d'elle.
— Pourquoi tu m'as lancé ça alors ?
— Parce que tu l'as bien cherché ! Maintenant dégage !
— Non, pas cette fois.
Il avala la distance maintenue par Giana et fut sur elle en moins de temps qu'il ne lui en fallut pour cligner les yeux.
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Gia et Le Soldat
RomanceÀ vingt-trois ans à peine, Giana Bertolini se retrouve veuve et enceinte de six mois de son défunt mari Dario, mort, au combat en Irak. Après deux mois de deuil et une dépression qui ont failli lui coûter la vie à elle et son bébé, elle décide de se...