chapitre 67 : famiglia mafiosa

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Giana leva le visage vers lui, un sourire banane allègrement scotché sur les lèvres. Elle n'arrêterait jamais de trouver les je t'aime de son compagnon transcendant. Des je t'aime à en faire perdre la tête, mais aussi la culotte. Giana sentit l'intérieur de ses cuisses trembloter quand, le regard lubrique, Lissandro quitta la chaleur de ses yeux noisettes et choisit de se presser à elle, dans son dos. Il croisa les mains sur son ventre, plus précisément sous son débardeur où il retrouva la chaleur excitante de son corps, en gémissant son plaisir de la toucher.

Debout derrière elle, la bouche plaquée tout contre son oreille, il lui susurrait des mots d'amour, un brin salace, parfois trop crû, beaucoup trop crû même. Son bas-ventre en chaleur palpita méchamment, en manque de sensations fortes et par là, elle entendait bien sûr en manque d'un orgasme terriblement dément. Mais forcée de faire une diet du sexe, Giana fit tout son possible pour lui faire cesser cette délicieuse torture, du moins, elle essayait sans trop de conviction. À l'heure actuelle où les mains de Lissandro titillait dangereusement la ceinture de son jogging, sa raison avait déguerpi le plancher. Seules les pulsions commandaient son anatomie en fusion. Séduite, elle ondulait des hanches tout contre son aine sans vraiment le contrôler.

— Je vais me couper un doigt si tu continues de te frotter à moi de cette manière. souffla-t-elle sans qu'aucun de ses mots n'eurent de l'impact sur Lissandro.

Dans des moments comme ceux-ci, elle avait zéro autorité sur cet homme. Zéro envie de quitter le confort de ses bras chauds et d'encore moins de ne plus sentir ses paumes tièdes lui caresser le ventre.

— Je ne fais rien de méchant pourtant.

— T'as aucune idée de ce que t'es en train de faire.

— La tarte aux pommes ! C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? persifla Luana en faisant irruption dans la cuisine. J'attends toujours les pommes Gia !

À la seconde où la voix on ne peut plus stridente de sa mère résonna dans la pièce, éclatant par la même occasion la bulle de l'érotisme dans laquelle ils baignaient tous les deux, Giana s'empourpra violemment, terriblement embarrassée d'avoir été prise sur le fait en train de s'adonner à des câlins très peu innocents avec le père de ses enfants. Dans une tentative désespérée de le repousser loin de son corps en chaleur, elle se pencha légèrement en avant et lui mit un coup de fesse dans le bassin, histoire de lui faire comprendre d'arrêter de la coller de si près sous les yeux de Luana. Petite bataille nécessaire, puisque Lissandro n'avait pas bougé d'un millimètre, pas le moins du monde dérangé par la présence de cette dernière. Mais sa tentative ridicule pour le repousser ne contribua qu'à le faire rigoler. Elle ne pût s'empêcher de le trouver mignon en dépit de la situation dans laquelle ils se trouvaient et contre toute attente, elle l'accompagna dans sa folie. Sans se soucier de choquer sa mère, Giana rigola à son tour, en parfaite symbiose avec ce dangereux mafieux, probablement un assassin, mais un assassin qui ravissait son petit cœur tourmenté et la comblait de bonheur à l'instant t.

— C'est lui qui m'empêche de travailler maman ! s'esclaffa-t-elle.

Luana les observa batailler gentiment sans pouvoir rien y faire. Les rires joyeux de sa fille mêlés à ceux de cet homme qu'elle entendait pour la toute première fois, lui arrachèrent malgré tout un sourire timide qu'elle trouva ridicule et complètement insensé. En dépit de la haine viscérale qu'elle éprouvait pour lui, elle dût reconnaître qu'ils étaient carrément beaux, comme ça tous les deux, à rire comme des gamins. Un geste qu'elle regretta amèrement.

Son sourire n'échappa pas à Lissandro. Et pour ne rien arranger, leurs regards se croisèrent. Luana plongea dans un tourbillon de malaise infini qui lui fit tourner la tête. Intimidée par son regard inquisiteur et par dessus tout pénétrant, elle baissa les yeux.

Gia et Le SoldatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant